Algérie

Milosevic soutenu par un ancien ennemi L?ancien président yougoslave, Slobodan Milosevic, a été soutenu hier par un de ses bouillants co-détenus, le leader ultranationaliste serbe, Vojislav Seselj, appelé comme témoin de la défense dans son procès pour crimes de guerre. Tour à tour alliés et ennemis dans les années 1990 en Serbie, Vojislav Seselj, connu pour ses déclarations politiques violentes, et Slobodan Milosevic se sont retrouvés à La Haye devant les juges du Tribunal pénal international (TPI) pour l?ex-Yougoslavie. Tous deux inculpés de crimes contre l?humanité et crimes de guerre pour les conflits qui déchirèrent l?ex-Yougoslavie dans les années 1990, ils sont détenus dans la même prison, en banlieue de La Haye. L?ancien président y fête aujoud?hui son 64e anniversaire avec sa belle-fille et son petit- fils, mais sans sa femme Mira Markovic, a-t-on apppris de sources proches de la défense. Seselj, qui est toujours le président du Parti radical serbe (SRS), première formation politique de Serbie, a apporté un soutien clair à Milosevic. Très vite, il nie que ce dernier ait fait partie d?une quelconque entreprise criminelle contre les Albanais du Kosovo en 1998 et 1999 comme il en est accusé. « J?étais Premier ministre adjoint à cette époque et je peux témoigner qu?il n?y avait pas d?entreprise commune et que nous avons essayé de trouver une solution pacifique aux problèmes du Kosovo », affirme-t-il. L?accusation estime que M. Milosevic et d?autres responsables serbes ont mené une campagne de persécutions visant à chasser des centaines de milliers d?Albanais du Kosovo. Pour M. Seselj, ce sont au contraire « les Occidentaux » qui ont « imposé la guerre pour servir de prétexte afin de stationner des troupes américaines » sur le territoire yougoslave. Il rejoint ainsi la ligne de défense de l?ancien président. Fidèle à sa réputation, il s?adresse aux juges comme à des spectateurs d?un de ses meetings politiques, ponctue ses longues tirades de geste de la main et parfois d?un index accusateur. Au passage, les partis arrivés au pouvoir en Serbie après la chute de Milosevic, en octobre 2000, sont qualifiés de « traîtres » et leur gouvernement de « mafieux ». Il dénonce le « kidnapping de Milosevic par La Haye ». Les juges, déterminés à garder le contrôle des débats, lui demandent d?écourter ses réponses. Accusé d?avoir fondé des groupes paramilitaires impliqués dans des exactions contre des civils en Bosnie-Herzégovine, en Croatie et au Kosovo, Seselj s?est présenté comme le vrai et l?unique défenseur de la Grande Serbie, cette idée visant à rassembler tous les Serbes dans un même Etat ayant pour capitale Belgrade. Pour l?accusation, c?est cette idéologie que Milosevic a essayé de réaliser par la force lors des guerres en Croatie (1991-1995), Bosnie-Herzégovine (1992-1995) et au Kosovo (1998-1999). Mais selon Vojislav Seselj, seul le Parti radical, et non pas le parti de Milosevic « a défendu cette idée ». Son témoignage devrait durer plusieurs jours. « Il est important car (Seselj) était très tôt dans la politique et a recueilli beaucoup d?informations sur la situation à l?époque », a expliqué à l?AFP un des conseillers juridiques de Slobodan Milosevic, Branko Rakic. M. Milosevic répond depuis plus de trois ans d?une soixantaine de chefs d?accusation de génocide, crimes contre l?humanité et crimes de guerre. Il a commencé à présenter sa défense en août 2004, et risque la prison à vie.
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