Algérie

Toxicomanie à Tizi Ouzou


La cote d?alerte La consommation des drogues à Tizi Ouzou connaît une propagation inquiétante et les établissements scolaires, les CEM, les lycées et l?université, sont durement touchés par le fléau. Une étude réalisée par le Programme toxicomanie du Centre de prévention et de soutien aux jeunes et aux enfants (CPSJE) Lewhi de la wilaya de Tizi Ouzou, sur un échantillon de 797 jeunes, fait ressortir que 33,12% des jeunes se droguent et la tranche de 16 à 20 ans est touchée à la hauteur de 57,14%. Les toxicomanes de sexe féminin représentent un taux de 14,54% et le taux des célibataires s?adonnant à la drogue s?élève à 85,20%. Pour ce qui est des chômeurs, ils représentent 53,78% des consommateurs de drogue à Tizi Ouzou. Pour en savoir plus sur le type des stupéfiants les plus prisés en Kabylie, le docteur Abderahmane Meziani, directeur du programme, fera état d?une enquête que son groupe a menée ces deux derniers mois et qui a révélé qu?après le tabac ordinaire et l?alcool vient le cannabis (kif), les médicaments (les cachets dans leurs différents types) et enfin les solvants (Patex et les colles). Cette étude qualitative, dite focus-groupe, et qui se base sur un échantillon de 152 jeunes, a permis de conclure que, dans les milieux urbains, la consommation des drogues touche de plus en plus la gent féminine contrairement aux villages où ce phénomène demeure exceptionnel chez la femme. Le docteur a fait savoir également que « la consommation du canabis (zetla) prend des proportions alarmantes, ce qui est dû au prix du produit qui est en baisse constante eu égard à sa disponibilité sur le marché local ». Pour ce qui est du travail du centre de prévention pour lutter contre ce fléau, un groupe composé de deux psychologues et un médecin est sur le terrain et mène un travail de proximité en deux volets. Des campagnes de sensibilisation sont menées dans les établissements scolaires et les villages, des expositions et autres rencontres directes avec les franges juvéniles sont organisées pour prévenir contre les dangers du phénomène. Sur ce point, le docteur Meziane juge qu?« il est nécessaire d?axer le travail dans les écoles primaires avant que l?élève ne prenne le plaisir à découvrir le monde de la drogue ». Le deuxième volet est celui relatif à la prise en charge des toxicomanes qui manifestent une volonté de sortir de l?engrenage de la drogue. Ce travail s?effectue à travers l?orientation médicale et la consultation psychologique qui se fait au niveau du centre gratuitement au profit des jeunes. Interrogé sur les chances de réussite des prises en charge, le docteur fera état de nombreux cas ayant été sauvés grâce à l?intervention de l?équipe médicale du CPSJE et à la bonne volonté du concerné. Toutefois, la cessation de consommation de drogue reste liée à la dose et à la fréquence des prises de chaque personne. Pour la prochaine rentrée, le centre Lewhi prépare un programme de travail basé beaucoup plus sur la précision en matière de prévention. « La propagation de la toxicomanie dans notre région est inquiétante et si on ne l?arrête pas aujourd?hui, on en sera les coupables », conclut-on.
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