Algérie

TOMATE INDUSTRIELLE Les partenaires en appellent à la présidence de la République



Les chiffres publiés dernièrement par le CNES (Conseil national économique et social) sur l'importation de Chine de milliers de tonnes de triple concentré de tomates par un opérateur de l'Est algérien ont déclenché des réactions en chaîne.
Les partenaires de la filière tomate industrielle (agriculteurs, transformateurs, distributeurs et propriétaires de pépinières) sont passés à l'action, et ce, en organisant une série de rencontres de coordination à travers les quatre wilayas agricoles de l'Est à savoir El Tarf, Skikda, Guelma et Annaba, afin de défendre leur gagne-pain en rangs serrés et alerter l'opinion publique sur les dangers qui guettent et la filière et la santé du consommateur. Ils dénoncent dans un communiqué adressé à la présidence de la République et à la BEA (Banque extérieure d'Algérie), le jeu malsain d'un transformateur ayant pignon sur rue, qui a bénéficié du soutien de l'Etat pour la relance de la culture de la tomate grâce à la BADR (Banque de l'agriculture et du développement rural) et en même temps continue de bénéficier de crédits à l'importation du triple concentré de tomates, en monnaies étrangères (euro et dollar), par le biais de la BEA. Les partenaires de la filière qui représentent 5 000 fellahs, 12 unités de transformation, 3 pépinières et des dizaines de distributeurs, n'y vont pas avec le dos de la cuillère pour dénoncer le mutisme complice du ministère de l'Agriculture et du Développement rural et fustiger la position de spectateur adoptée à dessein par les directions de wilayas, nonobstant les multiples appels des fellahs pour la relance durable de la culture de la tomate et l'arrêt salvateur de son importation. Dans le même sillage, nos interlocuteurs affirment avec véhémence que le triple concentré de tomates importé de Chine est un OGM (Organisme génétiquement modifié) que le pays d'origine n'utilise pas dans la transformation de la tomate en double concentré pour son marché local. Pis, sur les boîtes dudit transformateur qui jouit de complicités à tous les niveaux, on peut lire sur le label «production algérienne», ce qui est une tromperie monumentale sur la marchandise. Par ailleurs, les opérateurs dans la filière révèlent que l'Armée nationale est fournie par ledit transformateur. Aussi, «le prix d'achat de la tonne déclaré à la douane est erroné. Il y a anguille sous roche et des opérations de blanchiment d'argent de grande envergure», ont-ils affirmé mordicus. Et d'ajouter : «Ce sont plus de 10 000 personnes qui vivent grâce à cette filière actuellement. Continuer l'importation du triple concentré, c'est la fin certaine d'un secteur qui peut ramener au pays l'autosuffisance en la matière et par ricochet épargner au Trésor le versement de montants colossaux à des importateurs sans vergogne.» «Nous revendiquons la mise en place d'une commission d'enquête présidentielle pour dévoiler cette arnaque du siècle et situer les responsabilités dans la dilapidation des deniers publics. L'Etat a fourni à la filière toute l'aide et le soutien nécessaire», ont conclu les partenaires de la filière de la tomate industrielle.
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