Tomate industrielle
Les producteurs jettent leur récolte dans les oueds Des agriculteurs d?El Tarf, producteurs de tomate industrielle, ont jeté hier des tonnes de tomate dans les cours d?eau et le long des routes à proximité des conserveries. Ils ont préféré se débarrasser ainsi des fruits de leurs efforts plutôt que de les livrer aux transformateurs pour le prix dérisoire de 3 DA/kg. « Nous nous sommes entendus pour un prix variant entre 7 et 5 DA/kg pour la campagne de cette année, mais depuis quelques jours et avec les grosses chaleurs, nous sommes dans le pic de production et les conserveurs en profitent pour imposer leur loi. Ils prétextent la mauvaise qualité des tomates pour nous faire du chantage à la réfaction », déclarent des producteurs avec leurs remorques pleines de tomate presque en coulis, excédés par plusieurs jours de file d?attente sous un soleil de plomb devant l?entrée des conserveries. « Des intermédiaires » se défendent d?autres producteurs « qui jouent le jeu loyalement » comme les décrivent des conserveurs difficilement contactés au téléphone. « Cela devait arriver un jour ou l?autre », car la crise qui depuis dix ans touche la production de tomate industrielle n?a pas trouvé d?écho malgré les innombrables appels lancés en direction des pouvoirs publics par les parties concernées : les producteurs, les conserveurs, les banques et l?administration locale. Pendant longtemps gelé autour de 7 DA/kg, le prix de cession des producteurs aux transformateurs est trop élevé au goût de ces derniers qui ne peuvent faire, selon eux, face à la concurrence d?abord turque et de plus en plus tunisienne. Des tonnes de concentré de tomates des campagnes précédentes sont encore stockées et difficilement écoulées sur le marché national. On parle de quelques tentatives d?exportation, mais sans grand succès. Les conserveurs ne peuvent pas ainsi honorer les créances que détiennent sur eux les producteurs tenaillés à leur tour par des échéances bancaires. Bien qu?ils jurent à chaque fois qu?ils ne s?y feront plus prendre, les agriculteurs les moins solides n?ont, en fait, que la possibilité de reconduire les contrats avec les transformateurs, à leurs conditions, bien entendu, formelles et informelles.
Posté Le : 02/08/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Slim Sadki
Source : www.elwatan.com