Algérie


TNA
La pièce théâtrale Ya chari dala, écrite par Sid-Ali Bouchafaâ et mise en scène par Djamel Guermi, a été présentée, jeudi dernier, lors d'une générale au Théâtre national Mahieddine Bachetarzi.Première remarque en pénétrant au TNA, le public est en nombre respectable, on est loin de la salle comble. Bien que le nombre soit plus élevé que les années précédentes, où le public préférait les galas musicaux au quatrième art, malgré le prix très abordable du billet (200 DA). Il faut dire que le Théâtre national propose, cette année, un programme quasi quotidien avec des nouveautés, à l'image de Ya chari dala présentée pour la première fois par un quintet d'acteurs détonnants : Louiza Nahar, Assia Amrouche, Mourad Khan, Redouane Merabet et Zakaria Khan qui n'est autre que le fils de Mourad.Dès le début, la troupe déstabilise le public en faisant son entrée non pas par la scène, mais surgissant parmi le public, à grands renforts de chants et de percussion. Les comédiens, très fardés, sont attifés de costumes extravagants. Mourad Khan, par exemple, est vêtu d'un costume rose bonbon en référence au prénom de son personnage El Ouardi. Ce dernier est un vieux polygame qui regrette amèrement ses deuxièmes noces avec la jeune et jolie Ouarda (Assia Amrouche), qui projette de le dépouiller avec l'aide du jeune notaire (Zakaria Khan), qui est son seul amour.Cette trame se croise avec celle de Houria (Louiza Nahar) et Boualem (Redouane Merabet), un vieux couple fatigué qui n'en finit pas de se disputer. Le ton est donné. Il y a peu de mariages heureux dans Ya chari dala, car une vieille mégère aimante vaut toujours mieux qu'une jeune nymphette machiavélique, telle pourrait être la morale, toute relative, de la pièce. Ce sujet sensible, la polygamie, est traité sur un ton léger, de farce, avec des dialogues tout en calembours et de dérision. La pièce est une suite de scènes de ménage grossie jusqu'à l'absurde et accentuée par une mise en scène burlesque. Les accessoires sont réduits au strict minimum, contrairement à l'expression corporelle qui est exploitée de façon optimale.Les effets sonores et visuels sont également basiques et souvent assurés par les acteurs eux-mêmes, à grands renforts de percussion et d'onomatopées. Une façon de remettre le comédien au centre de la mise en scène pour utiliser toutes ses capacités, explique Djamel Guermi : «Ces dernières années, le rôle du comédien a été minimisé dans les productions théâtrales algériennes. On mise sur la musique, la scénographie, les effets spéciaux. Moi, j'ai investi dans le comédien, dans l'expression corporelle, la voix? Et puis, c'est une façon pour moi de montrer qu'on peut monter une pièce de théâtre avec très peu de moyens.C'est le savoir-faire qui compte.» Derrière ce ton burlesque, le metteur en scène assure que la pièce a des ambitions de critique sociale : «Le théâtre n'a pas uniquement une fonction de divertissement, mais il peut aussi changer la société et les mentalités». Instruire en divertissant, telle pourrait être la devise de Ya chari dala, qui tient largement ses promesses de divertissement grand public.





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