Algérie

Tlemcen / Traditions : Femmes rurales, vocation boulangères



Tlemcen / Traditions : Femmes rurales, vocation boulangères
Elles sont des centaines de femmes rurales, voire plus, à s’adonner, à travers diverses régions de Tlemcen, à la fabrication du pain traditionnel très en vogue notamment pendant le mois sacré.

Ces villageoises de Attar, Terny, Souahlia et d’autres localités sont devenues, ces dernières années, de véritables boulangères alimentant une bonne partie des villes et agglomérations de la wilaya, en pain traditionnel, très prisé de par sa qualité et sa teneur nutritive.

Cette nouvelle race de boulangères, dont l’unique souci était au départ de subvenir aux besoins de leurs familles en leur garantissant des revenus financiers complémentaires, ont, par ailleurs et sans le vouloir, contribué à sauvegarder un produit traditionnel de pur terroir, menacé de disparition à la suite des mutations socio-économiques induites par la modernité.

Après la disparition progressive des «ferranes», fours traditionnels utilisant le bois pour la cuisson du pain «fait maison» de la plupart des anciens quartiers et cités de Tlemcen et certaines grandes villes comme Nedroma, ces boulangères des temps modernes ont pris le relais pour satisfaire une clientèle encore attachée à la consommation du pain traditionnel.

La vente de ce pain du terroir, qui s’opérait quelques années auparavant exclusivement pendant le ramadan, se fait actuellement de manière permanente et à longueur d’année.

De vieux quartiers de la ville de Tlemcen, à l’instar du Medress sont devenus de véritables boulangeries à ciel ouvert où tous les genres de pain sont exposés à la vente, notamment le matloue, le pain d’orge, le pain de maïs, le pain de farine, etc. Cette présence régulière a permis à ces boulangères de s’emparer d’une bonne part du marché local du pain, devenant, par la force des choses, de sérieuses concurrentes aux boulangers qui se sont, eux aussi, mis à revendre le pain traditionnel aux côtés de la baguette. Khalti Fatna, une boulangère de cette nouvelle race, se dit «fière» d’avoir des dizaines de clients à longueur d’année parmi la population citadine et parmi les boulangers de la ville. Ce qui était pour elle une simple activité entreprise pour aider son mari à répondre aux besoins familiaux, est devenu un véritable engagement commercial rapportant des revenus appréciables qui ont sensiblement soulagé sa famille. Cette professionnalisation nécessite cependant des sacrifices qu’elle «a volontairement acceptés», a-t-elle indiqué, car, selon elle, la fabrication de quelque 200 pains/jour exige des efforts physiques considérables et un volume horaire de labeur très important.






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