Algérie - Elevage

Tiaret - La filière équine au bord de l'asphyxie




Tiaret - La filière équine au bord de l'asphyxie


Berceau du noble équidé depuis la nuit des temps, Tiaret perd de ses attributs fondateurs chaque jour un peu plus.

En effet, plongé dans une crise inextricable depuis plus d'une dizaine d'années, l'Office national d'élevage équin et camelin (ONDEE), dont le siège social est basé à Tiaret, risque de disparaître sans que personne ne s'en émeuve.

Et pour tenter, pour la énième fois, d'attirer l'attention, la centaine de travailleurs de l'office a entamé une grève illimitée depuis près de deux semaines, d'abord pour réclamer le versement de salaires, bloqués depuis 18 mois, et ensuite pousser un véritable «SOS» pour sauver cet établissement public d'une faillite annoncée.

L'installation d'un nouveau directeur général à la tête de l'ONDEE n'a malheureusement pas aidé à débloquer la situation, malgré les nombreuses démarches du syndicat national pour alerter le ministère de l'Agriculture et du Développement rural.

Selon le président du syndicat, l'office «a été plongé, presque volontairement dans une asphyxie financière, par la Société des courses hippiques et du pari mutuel (SCHPM) qui a décidé de suspendre le versement de la quote-part de 9% qui nous revient de droit, et ce depuis 2014» a-t-il dénoncé.

Selon l'arrêté interministériel du 05 septembre 1989, la Société des courses hippiques est tenue de verser à l'ONDEE, selon une périodicité fixée par voie réglementaire, une quote-part de 9 % des recettes du Pari mutuel urbain, une cagnotte destinée à couvrir essentiellement les frais de fonctionnement et de gestion de l'office mais aussi les salaires des travailleurs, dont il ne reste plus qu'une centaine, répartis sur une vingtaine de stations de monte implantées dans plusieurs wilayas.

Les éleveurs, impliqués dans un partenariat actif avec l'office, sont eux aussi découragés et risquent, eux aussi, de cesser leurs activités, doublement sanctionnés par la crise sanitaire du Covid-19 et le non versement des aides financières depuis plusieurs mois, au titre de l'encouragement à l'élevage.

Même le changement du statut juridique de l'office d'EPIC à une Société par actions (SPA), un moment envisagé, est resté lettre morte, malgré les nombreuses promesses du ministère de tutelle de restructurer de fond en comble le secteur de l'élevage équin, une activité ancestrale, faisant partie intégrante de l'identité même de l'antique Tihert, à l'image de l'hippodrome «Kaïd Ahmed», dont les travailleurs sont sans salaires, eux aussi, depuis dix mois.




Photo illustrative de l'article ajoutée par Akar Qacentina

El-Houari Dilmi
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