Tiaret: Des coupures d'eau et des protestations

Alors que le mercure commence à monter progressivement, jusqu'à 34 degrés jeudi, les coupures d'eau qui perdurent exacerbent la population de la ville de Tiaret. En effet, malgré les efforts de l'unité de Tiaret de l'Algérienne des eaux (ADE), de nombreux quartiers restent privés du précieux liquide jusqu'à quinze jours. C'en est trop pour les habitants de certaines cités qui ont décidé de montrer leur colère. A bout de patience, les locataires du quartier des 1900 logements (El Atrack), ont barré la route jeudi pour attirer l'attention des autorités locales sur le calvaire qu'ils vivent au quotidien avec des robinets à sec pour de longues périodes. Ce n'est que samedi que ce grand ensemble d'habitat nouvellement érigé sur les hauteurs de la ville, a été alimenté en eau, et encore pas pour tout le monde puisque les étages supérieurs sont restés privés d'eau en raison du manque de pression. Les résidents de la cité des 893 logements, de la cité « Sonatiba » sont passés, eux aussi, à l'action en barrant la route samedi matin pour faire entendre leur voix et interpeller les autorités locales sur le manque d'eau potable qui a déserté leurs robinets depuis presque 15 jours.

La situation est encore pire au niveau de la partie méridionale de la ville de Tiaret : des quartiers comme la cité des 100 logements (cité des pins), Rass Essoug ou encore la cité "Lombard", restent privés du précieux liquide jusqu'à sept jours de suite. Même topo du côté des cités des 500 logements et 200 logements, où les locataires ne sont plus alimentés en eau depuis près de deux semaines, sans parler du côté de l'école des cadets de la nation où les habitants n'ont plus reçu d'eau depuis plus de dix jours.

Une situation intenable pour pratiquement la moitié de la population de la ville de Tiaret, qui vit le calvaire du manque d'eau potable. Pour ceux qui en ont les moyens, des citernes d'eau sont louées jusqu'à 6.3000 DA, voire plus. Face à cette situation, les autorités locales ont décidé de rationner l'eau en coupant l'alimentation aux bains maures, les douches publiques et les stations de lavage. Et pour tenter de soulager la population à une période où les besoins en eau augmentent crescendo avec l'arrivée de la saison des chaleurs, pas moins de sept forages, acheminés depuis la Mina et Sidi Ouaddah, sont entrés en exploitation, en attendant l'arrivée de l'eau sur une distance de 120 km depuis "Echott Echergui", un projet qui ne sera livré qu'au mois de septembre au plus tôt. Les mois de juin et juillet risquent d'être les plus difficiles pour la population de la ville de Tiaret, qui se débrouille comme elle peut pour se procurer une petite quantité du précieux liquide.