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Théâtre / «El awel moukarer»


Théâtre / «El awel moukarer»
Scène ? El awel moukarer, une pièce théâtrale, produite par la coopérative «L'espace culturel», a été présentée, hier, sur les planches du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi.Ecrite par Salah Karama El-Amiri, la pièce, mise en scène par Abbas Mohamed Islam, raconte une relation tumultueuse et ce, à travers l'histoire d'un homme, Sari, et d'une femme, Rima. L'homme est un aventurier, un itinérant, toujours poussé par ce désir d'aller voir ailleurs, sans jamais se contenter de l'immédiat. Dans sa vie passée, il aimait courir les femmes et multiplier les aventures sans lendemain. Mais un jour, il a fini par choisir de renoncer à tout cela?: il vit ? et aime vivre ? seul, isolé de la société, préférant être en sa propre compagnie. Il a fini par choisir de s'isoler dans un monde cloîtré qu'il s'est créé. Rongé par on ne sait quel remords, Sari s'adonne à la boisson pour oublier ? et s'oublier.La femme, quant à elle, est une personne déchirée, presque désespérée, cherchant à quoi, voire à qui s'accrocher. Elle cherche à appartenir à quelqu'un, faire partie de sa vie. Elle cherche une certaine sérénité, de la sécurité.En effet, Rima, cherchant un abri un soir d'orage, arrive chez Sari. Et là, au fil de la discussion, les deux protagonistes entament un débat relevant de l'ordre existentiel. Le débat prend alors des proportions grandissantes. Et pendant la discussion, l'on peut soupçonner une vérité de plus en plus évidente. Rima révèle, à la surprise de son interlocuteur ? et même du public ?, le lien parental qui la lie à Sari. Ce dernier, abasourdi, s'obstine à refuser de croire ce que Rima lui a dit, reniant ainsi sa progéniture, et ce, en dépit des souvenirs qui remontaient à la surface de sa mémoire. La pièce s'est déroulée dans un décor sobre, presque nu, présentant seulement quelques éléments certes des accessoires, mais se révélant expressifs dans la mesure où ils permettent une bonne présence au texte. Le fait que la pièce soit jouée en arabe littéraire, lui a donné du ton et du volume. Cela a, en outre, atténué l'intensité du jeu, le rendant assimilable, car celui-ci s'est révélé, dans certaines scènes, fort et agressif. Puisque la relation mettant en situation les deux protagonistes est décrite avec force et violence. Il y a un rapport de force, et ce rapport est caractérisé par un antagonisme spectaculaire, définissant ainsi la personnalité de chacun.Quant à la mise en scène, elle a été convaincante. Elle a conféré au jeu du caractère, de la fluidité, de la justesse. Le jeu était pertinent d'autant plus que les comédiens ont su illustrer le texte sur les planches et lui donner toute sa portée dramaturgique.Par ailleurs, l'éclairage, un autre effet de la scène, partie intégrante de la mise en scène et une composition à part entière de la scénographie, accentuait cette dramaturgie. Signé Shaker Yahyaoui, l'éclairage créait, par moment, des atmosphères nécessaires aux différentes scènes. Il offrait au jeu des ambiances vives, sombres ou feutrées suivant l'intensité des situations, selon qu'elles étaient teintées de colère, de désespoir ou de retour vers le passé et le souvenir.


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