Algérie

Textile et cuirs La mort programmée d'un secteur


Textile et cuirs                                    La mort programmée d'un secteur
Le taux de croissance du secteur du textile qui était de 8 % durant la décennie 80-90, n'en est plus qu'à - 3 %. Une catastrophe qui a eu raison de 250 000 emplois.
Ce triste constat fait, il est peut-être temps de réfléchir à des solutions et à la meilleure façon de sortir ce secteur névralgique de son marasme actuel.
«Chaque container importé pour des institutions publiques, ce sont des emplois qu'on finance en Chine et en Turquie avec l'argent public», a indiqué le secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du textile et des cuirs, Ammar Takjout, qui s'exprimait ce matin à la chaîne 3 de la radio nationale.
«Il faut mobiliser les marchés publics pour les donner à des usines locales qui sont déjà connues. Je suis choqué qu'on puisse importer des sacs pour le courrier. Or et concernant ce produit, la matière est à M'sila et la confection peut parfaitement être faite dans n'importe quelle usine de maroquinerie en Algérie», a-t-il affirmé.
Le taux de croissance du secteur du textile durant la décennie 80-90 qui était de 8 %, n'en est plus qu'à - 3 % de nos jours. Une catastrophe, selon lui. «Cette situation a conduit à la perte de plus de 250 000 emplois dans le secteur», a-t-il précisé, rappelant qu'«il y avait un peu plus de 4 000 entreprises dans ce secteur durant cette décennie». Le choix de l'importation, le gain facile et toutes les facilités qu'elle procure ont fait fuir tous les professionnels qui, pour certains, se sont reconvertis en importateurs quand d'autres ont tout simplement disparu.
Ce qui a eu pour conséquence de laminer ce secteur délaissé par le politique qui a décidé de miser sur l'importation. Cette perte d'emplois a totalement désorganisé l'équilibre régional en matière d'emplois. «Chaque usine qu'une wilaya perd favorise l'exode vers le centre. Or, qui dit exode dit prolifération des habitations précaires que l'Etat doit ensuite éradiquer en construisant encore et encore. Ce n'est certainement pas très intelligent pour les pouvoirs publics de laisser les choses se passer ainsi», souligne Ammar Takjout. «Aujourd'hui on voit bien la situation que nous vivons dans les grandes villes à cause de ces problèmes» ajoutera-t-il. L'emploi est, selon le secrétaire général, l'un des plus importants éléments de stabilité et de stabilisation des populations. Dés lors, «du fait de l'existence de l'infrastructure et des usines de production, les potentialités existent pour redonner vie à ce secteur. Il suffit de les reprendre et de les remettre en ordre de marche. Ce qui permettra de récupérer et de rappeler l'ensemble des professionnels qui sont partis», a-t-il repris, insistant sur le fait que former un ingénieur en textile demande 3 à 4 années et autant d'années pour des techniciens.
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