Algérie - Revue de Presse


Le palais de la culture Ali Souaï de Khenchela s?est transformé, hier, lors de la deuxième journée du colloque sur le 1er Novembre 1954, en une tribune d?exorcisme pour des acteurs importants de la Révolution. Aussi, cette manifestation aura bien mérité le slogan « Regards croisés » sous lequel elle a été placée. Un demi-siècle après la guerre de Libération, Louisette Ighil Ahriz, Hélène Cuenat, Henri Pouillot et Mustapha Bennoui n?ont rien oublié de leurs expériences. Ils ont fait replonger l?assistance dans leur passé cauchemardesque. Un retour dans le temps pour faire libérer les mémoires et réclamer justice en demandant à la France de faire acte de repentance et en condamnant officiellement la torture durant cette période. Grâce à une mémoire indemne, Mustapha Bennoui a rendu hommage à son compagnon d?armes, Mustapha Ben Boulaïd, en revenant sur ses déplacements pour l?armement de toute la région des Aurès et son arrestation durant l?un de ses périples. Que les acteurs aient milité en Algérie ou en France, leurs témoignages se sont croisés et complétés pour ne faire qu?un seul récit. Parce que ces armes exigeaient des fonds, il y a eu les porteurs de valises, des réseaux dans plusieurs pays, notamment en Europe. En France, suite à un concours de circonstance, un ami qui lui avait demandé de remettre une enveloppe à un Algérien en Suisse, Hélène Cuenat décida d?en faire partie. Ses convictions de gauche aideront cette Française à intégrer la Fédération du FLN dans l?Hexagone. « Le principe de solidarité entre le peuple du pays oppresseur et celui du pays oppressé était évident pour moi », a-t-elle confié, tout en soutenant qu?elle n?avait pu supporter l?idée qu?on torturait des Algériens dans un commissariat du 13e arrondissement de Paris. L?argent qu?elle récoltait partait directement au GPRA, le plus souvent en Tunisie, mais parfois en Allemagne. Sa vie clandestine prit fin en mars 1960, lorsque des inspecteurs sonnèrent à sa porte. Elle fut condamnée à 10 années de prison avant d?être amnistiée en 1966.


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