Algérie - Revue de Presse

L?importance de la période d?avant-1954 Le deuxième jour du colloque n?en est pas moins intéressant. Portant le titre de « L?Algérie entre deux guerres », sûrement expressément ambigu, dans le but de susciter la curiosité, la conférence donnée par Moussaoui Abderrahmane, anthropologue, rappelle la sacralisation de la Révolution de Novembre et l?occultation du Mouvement national avec ses grandes figures « messalistes », points déjà évoqués par Mohamed El Korso, Benjamin Stora et Ali El Kenz. De cette sacralisation, on en a tiré la légitimité historique et politique, enfin une référence de légitimité. Selon lui, si le royaume du Maroc s?enracine dans une légitimité par le sang chérifien remontant au Prophète, les deux chefs principaux de l?ex-FIS ne se lassent pas de rappeler que l?un, Abassi Madani, est ancien moudjahid et que l?autre, Ali Benhadj, est fils de chahid. Ils y ont trouvé une légitimité, laquelle est dans l?imaginaire politique, créée en quelque sorte par cette sacralisation de la Révolution de Novembre. Puis, il sera question de moudjahidine, de chouhada, etc. C?est dire ce qu?il en coûte de vouloir à tout prix s?approprier un fait. Dahmane Nedjar a, pour sa part, présenté la question de l?union débattue dans la revue El Manar à partir de la création du Front algérien de défense des libertés. A travers ce thème, comme on le verra, l?intervenant insiste sur le fait d?ouvrir la connaissance sur la période d?avant-1954 qui est négligée, voire dévalorisée, sous prétexte que le 1er Novembre inaugure la Révolution. Or, cette date n?est pas le fruit d?une génération spontanée. A partir de février 1953, Mahmoud Bouzouzou, directeur d?El Manar, organise un sondage très large sur le thème de l?union. Il a posé quelques questions à un certain nombre de personnalités sur la possibilité de cette union et sur la ou les base(s) sur laquelle (lesquelles) elle serait réalisée. Certaines personnalités, telles que Cheïkh Larbi Tébessi, Tewfik El Madani et Me Ouagouague, se sont exprimées. Cela convergeait vers la dissolution de tous les partis et la création d?un seul front. On prenait pour modèle Djamel Abdennasser. Rabah Belaïd, doyen de la Faculté de droit de l?université de Batna, parlera du conflit entre Messali Hadj et les centralistes et de ses retombées sur la Révolution algérienne. Pour lui, le 8 Mai 1945 est un seuil de départ pour le changement en Algérie colonisée. On ne peut comprendre le conflit entre Messali Hadj et les centralistes ou même la situation actuelle de l?Algérie sans analyser objectivement les conséquences historiques et sociales des massacres du 8 Mai 1945.

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