Algérie - Revue de Presse


Qui s?y frotte meurt ! Comme il fallait s?y attendre, dès que les enjeux financiers de l?Internet en Algérie ont commencé à devenir importants, à travers la téléphonie sur Internet, les premiers couacs commencent à surgir entre l?opérateur historique, l?ARPT et les fournisseurs d?accès à Internet (ISP). La dernière affaire en date concerne le fournisseur de services Internet basé à Constantine, Algeria Online (Alole), qui s?est vu retirer son autorisation d?activité par l?ARPT le 22 novembre dernier, soit quatorze jours après que Algérie Télécom eut procédé à la coupure de toutes ses liaisons téléphoniques et ses lignes spécialisées E1. Cela signifiant une mise à mort certaine de l?entreprise. Le délit ? Avoir fourni de la voix sur IP (téléphonie sur Internet) en servant de passerelle à des appels internationaux vers l?Algérie. Une activité qui attend toujours la publication de son cahier des charges après que le gouvernement l?eut déclassée par décret du régime de la licence à celui de l?autorisation. L?ARPT, dans sa décision, explique qu?après avoir reçu une lettre d?Orascom Télécom Algérie (Djezzy) lui « signalant la présence de terminaison de trafic d?origine internationale via les lignes Djezzy », elle a mené une investigation auprès de l?opérateur mobile et d?Algérie Télécom qui lui a confirmé ce détournement de trafic international par Alole. La réaction des ISP algériens ne s?est pas fait attendre. Réunie jeudi dernier en assemblée extraordinaire, l?association qui les représente, l?AAFSI, a pondu un communiqué d?une rare virulence contre l?ARPT et Algérie Télécom. Pour l?AAFSI, « aucun des points de la procédure prévue par la loi 2000-03 régissant les télécommunications n?a été respecté par l?ARPT ». La procédure prévoit, entre autres, des mises en demeure et des suspensions limitées dans le temps. Le fait que la décision de l?ARPT de retirer l?autorisation à Alole est intervenue après les coupures d?Algérie Télécom, et non l?inverse, pose « obligatoirement le problème de la conformité d?une mesure ou de l?autre, et logiquement donc des deux décisions ». L?association, qui représente les intérêts de 34 ISP en activité sur les 97 autorisés, s?insurge aussi contre « le passage de fonctionnaires ou membres de l?ARPT dans l?administration d?Algérie Télécom », cela risquant de poser un conflit d?intérêt dans le traitement du litige d?Algérie Télécom et Alole (problème de créances). Elle appelle l?ARPT à « réévaluer la décision prise à l?encontre d?Alole ». Convention léonine Les ISP estiment que la décision du Conseil de gouvernement prise mercredi dernier et qui instaure une taxe d?accès de 30 millions de dinars (420 000 dollars) pour la fourniture de services de téléphonie sur Internet, en plus d?une redevance annuelle représentant 10% du chiffre d?affaires, éliminera tous les fournisseurs Internet de la course à la voix sur IP et ne laissera que les gros opérateurs. Pour eux, « on est revenu au régime de la licence pour la voix sur IP ». Pour certains ISP, optimistes, la solution serait dans le regroupement des fournisseurs d?accès pour proposer ce service.Le caractère léonin (abusif) de la convention que fait signer Algérie Télécom aux ISP dans la voix sur IP a été dénoncé jeudi. L?opérateur historique prend 70% des recettes et laisse 30% à l?ISP. Il prend 90% sur les recettes publicitaires tirées éventuellement des cartes prépayées pour la téléphonie IP. Un article de la convention a été particulièrement dénoncé. Il stipule qu?« en cas d?interprétation différente des différentes clauses par l?une des parties (AT ou ISP, ndlr), l?interprétation d?Algérie Télécom prévaudra ». Un tel article, estiment les ISP, n?est possible que parce que l?opérateur historique est en situation de monopole. Certains fournisseurs qui ont signé cette convention affirment qu?ils n?ont pas le choix vu les investissements consentis et qu?ils travaillent à perte. Accusés par Algérie Télécom et le ministre des TIC de ne pas avoir répercuté la baisse des prix de la bande passante sur les abonnements, les ISP se sont défendus en affirmant : « Cette baisse nous permet tout juste de diminuer nos pertes. »
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