Tamanrasset

La commission de surveillance de l'élection à la wilaya de Tamanrasset affirme n'être destinataire d'"aucune requête faisant état de lacération d'affiches".La campagne électorale n'alimente plus l'actualité dans la wilaya de Tamanrasset, qui semble plutôt préoccupée par l'instabilité sécuritaire qui prévaut à quelques centaines de kilomètres de la frontière, ou encore par le phénomène de la contrebande qui a atteint des proportions gravissimes.Une situation parmi tant d'autres qui révèle clairement le discrédit jeté sur une consultation dont les résultats sont connus d'avance. L'une des raisons qui aurait poussé le patron de la formation politique Ahd 54 à retirer sa confiance à ses représentants de Tamanrasset, sachant qu'ils ont battu en retraite avant de rejoindre "le parti gagnant" pour soutenir le Président-candidat. Ce scénario est envisagé aussi par d'autres candidats en lice qui n'ont pas jugé important de mettre en place une permanence ou des instances de proximité.Après 14 jours de campagne, la wilaya n'a enregistré que deux meetings animés, en l'occurrence par le directeur de campagne du candidat Abdelaziz Bouteflika et de Louisa Hanoune. Une petite virée dans leurs permanences respectives a suffi pour confirmer cet état de fait. Contrairement aux "laudateurs du Président-candidat" qui se sont départis de la culture musicale de la région pour faire entonner, partout dans la ville, les chansons des rappeurs louant les prouesses de Bouteflika, la ville de Tin-Hinan semble plongée dans sa torpeur habituelle. "Bouteflika est la baraka de l'Ahaggar", nous dit-on à la permanence du candidat où est mise à répétition la rengaine de ses grandes réalisations pour "donner goût à leur boniment déjà poussé à l'extrême fadeur", confie-t-on au QG du candidat Ali Benflis, expliquant que "les habitants de l'Ahaggar sont conscients et ne se laisseront plus prendre par les supercheries de ceux qui n'ont rien apporté au bled pendant 15 ans de règne. Ils ont fait quoi lors des derniers mandats ' Qu'ont-ils apporté aux jeunes de cette ville en proie à tous les fléaux sociaux ' La contrebande, le trafic de drogue, les vols ont atteint des seuils alarmants dans cette ville, autrefois connue pour sa quiétude et sa sérénité. Ils étaient où ces gouverneurs quand les jeunes ont investi la rue pour réclamer leurs droits les plus légitimes, un logement décent et un emploi permanent ' Des questions auxquelles on n'a jamais eu de réponse. Aujourd'hui, ils se maquillent la face et s'amusent à présenter un programme confectionné sans tenir compte des aspirations de la population, quitte à vendre l'image d'un candidat aphasique. Inconcevable !".Et de poursuivre : "Nous n'avons plus besoin qu'on nous fasse un rappel des projets réalisés pour faire campagne. Le monde entier sait que Tamanrasset est alimentée en eau potable depuis In Salah sur 750 km. On sait aussi que plusieurs localités ont été désenclavées et des routes bitumées. Mais il serait bien de voir aussi la partie cachée de l'iceberg, d'établir un compte rendu exhaustif qui mentionne le délabrement du maillage routier, ou encore l'insalubrité ambiante faisant partie du décor de la ville. Les jeunes sont livrés à eux-mêmes et caressent désespérément le rêve de trouver un emploi pour pouvoir fonder un foyer."Les voies de la spéculation sont d'ores et déjà ouvertes par les partis qui n'ont malheureusement pas jugé bon d'afficher leur affiche, faisant fi du code électoral. En effet, sur les 6 candidats à la présidentielle, seulement trois ont placardé leur affiche, et certaines sont de surcroît lacérées, a-t-on constaté.À ce propos, la commission de surveillance de l'élection de la wilaya affirme qu'"aucune requête faisant état de lacération d'affiches n'est parvenue au comité, jusque-là". Le représentant de Louisa Hanoune, de son côté, dénonce cet acte de sabotage qui serait "l'?uvre de certains indélicats payés pour le faire".R KNomAdresse email