Algérie


Bachar Al Assad fait dans la résistance Le président syrien Bachar Al Assad est apparemment loin d?être ébranlé par le bruit de bottes qui se fait entendre ces derniers jours via les terribles pressions des capitales occidentales dans le sillage de l?enquête sur l?assassinat de l?ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri. Et pour cause, au lieu de jouer l?apaisement, il a opté jeudi dernier pour un discours de résistance qui va, à n?en pas douter, aiguiser un peu plus l?appétit des Occidentaux à vouloir le corriger sous la bannière de l?ONU. Dans une longue allocution prononcée devant un parterre d?officiels syriens à l?université de Damas, Bachar Al Assad a, certes, montré sa disposition à « coopérer » avec la commission internationale d?enquête, mais a mis un bémol en faisant remarquer qu?il n?était pas question de remettre entre guillemets la « souveraineté nationale ». « Nous n?accepterons aucune mesure qui porte atteinte à la sécurité de la Syrie », a-t-il en effet nuancé. Et d?ajouter : « Nous respectons la légalité internationale, mais pas aux dépens de nos principes nationaux. » Le ton est ainsi donné par le Président syrien qui entend ne pas plier devant le branle-bas de combat de Washington, Londres et Paris. « La région est devant deux options : la résistance ou l?anarchie (...) et la résistance est moins coûteuse que l?anarchie. » Al Assad semble donc avoir choisi la sienne, celle qui consiste à contrer les grandes puissances et ne pas céder aux pressions qui vont certainement monter en cadence. Un discours résolument tourné vers la confrontation et qui a été vite relayé par les principaux médias de ce pays. Les journaux damascènes parus hier ont réservé de grosses manchettes au laïus présidentiel sur fond de glorification de la personne de Bachar Al Assad. « Le président Al Assad ne sera pas celui qui s?humiliera ou humiliera son peuple », « Nous refusons le marchandage de la souveraineté et de la dignité » ou encore « L?époque de la tutelle, c?est fini ! ». Voilà l?essentiel des commentaires de la presse syrienne, notamment ceux des trois journaux gouvernementaux que sont Al Bâas, Tichrine et Al Sawra. Et comme pour ratisser le plus large possible en termes de sympathie, Bachar Al Assad a inscrit la résistance de son pays aux pressions dans une perspective moyen-orientale, voire arabe. « L?arabité de l?Irak est menacée d?être effacée et nous resterons aux côtés de l?Irak. » « Le sang de chaque citoyen irakien égale le sang de chaque citoyen syrien. » Et la question palestinienne n?a pas été oubliée puisque le président syrien proclame : « Nous soutenons la lutte du peuple palestinien pour la récupération de ses droits. » De la même manière, il note que le « le Golan est toujours dans le centre », dans une allusion à l?Etat hébreu qui a confisqué ce plateau à la Syrie depuis la guerre de 1967. Attendu avec beaucoup d?attention, le discours de Bachar Al Assad a donc surpris par sa tonalité, en ce sens que Paris, Washington et Londres s?attendaient, sans doute, à une offre de service de Damas qu?ils pensaient atterré. Un diplomate occidental, cité par l?AFP hier, traduit justement ce sentiment. « Je ne suis pas optimiste. Il faut que la Syrie évite le piège d?une confrontation avec l?ONU », a-t-il estimé. Jacques Chirac, lui, opte pour l?escalade verbale : « Si M. Assad persiste à ne pas vouloir écouter ni vouloir comprendre, alors il faudra bien passer à un autre stade qui est celui des sanctions », a-t-il dit. « Les remarques du Président Assad ne peuvent être vues que comme un défi à l?égard des résolutions du Conseil de sécurité de l?Onu », a estimé de son côté un porte-parole du ministre américain des Affaires étrangères, Adam Ereli. « On attend d?eux qu?ils répondent par l?affirmative (...) et qu?ils disent tout ce dont Mehlis aurait besoin pour achever son enquête », menace pour sa part Condoleezza Rice. C?est dire que les hostilités verbales sont ouvertes...


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