Suspension des importations des viandes ovines: Une mesure sans conséquence, selon les professionnels

La décision de suspendre les importations des viandes ovines jusqu'au mois d'août prochain, annoncée samedi par le gouvernement pour protéger le chepel national, n'aura pas de conséquences sérieuses sur les importateurs locaux, a estimé hier, M. Barach, président de l'Association nationale des importateurs de viandes. «Les importations de l'Algérie sont constituées à 90 % de viande bovine, alors que celles de la viande ovine restent minimes mais surtout conjoncturelles, comme c'est le cas pour le mois de Ramadan. De toutes les façons, avec cette baisse des prix de la viande ovine locale en raison du bradage du cheptel, les importations de ce genre de viande devaient cesser automatiquement », affirme notre interlocuteur qui ajoute que l'Etat est tenu de protéger le cheptel national durant cette période de crise. «On epère que cette décision de suspension temporaire des importations des viandes ovines sera suffisante pour sauver nos éleveurs », confie notre correspondant, joint hier par téléphone. Abordant la situation des containers de viande ovine en mer, il a assuré que toutes les quantités déjà embarquées sur les navires avant la décision de suspension devraient être prises en charge par les services concernés. En attendant, l'association des importateurs de viandes devra tenir, ce mercredi, une réunion à Alger pour faire le point sur la mesure de suspension des importations des viandes ovines, pour sortir avec des propositions qui devront être présentées incessamment au gouvernement. Pour rappel, un Conseil interministériel réuni samedi avait décidé de « suspendre totalement l'importation de viandes ovines jusqu'au mois d'août 2008 », pour préserver le cheptel national. Le Conseil interministériel a aussi annoncé un train de mesures destinées à aider les éleveurs durant cette période de sécheresse, notamment en rendant accessibles et au plus vite les aliments du bétail subventionnés sur le marché local. Il s'agit aussi d'ouvrir les terres de parcours et de les organiser pour s'assurer d'une utilisation rationnelle par les éleveurs. Le conseil a également décidé « d'organiser les coopératives d'éleveurs pour leur permettre de prendre en charge leurs problèmes et les associer à toutes les décisions concernant le secteur ». Pour veiller à l'application de cette panoplie de mesures, un dispositif de gestion, une sorte de cellule de crise, sera prochainement mis en place.