Algérie

Sur leur chemin vers le palais du gouvernement Des enseignants «chargés» par la police



Plusieurs enseignants ont été embarqués hier, à 11 heures, par les forces de l'ordre sur l'avenue Pasteur, à proximité de la grande poste d'Alger pour avoir refusé de se disperser. En effet, à l'appel de l'intersyndical autonome, quelques dizaines d'enseignants et de travailleurs de l'éducation ont fait le pied de grue au niveau de la grande poste dans l'espoir d'être autorisés à accéder au palais du gouvernement pour remettre leurs doléances aux autorités concernées, mais en vain. Les accès, menant vers la chefferie du gouvernement, ont tous été bouclés pour empêcher les « manifestants» de s'y approcher. Devant le refus des «grévistes » d'évacuer la rue, les forces anti-émeutes ont chargé la foule. D'après le secrétaire national du CNAPEST, Ali Lamdani, plusieurs enseignants ont été « matraqués » et certains embarqués au commissariat, avant d'être relâchés vers 14 heures. «Nous avons été dispersés avec violence» nous a dit, hier, M. Lamdani en soulignant que le seul tort de l'intersyndical est de revendiquer l'ouverture d'un dialogue avec le gouvernement, et qui n'a cessé justement, dit-il, d'appeler à cela. «Nous sommes étonnés de voir, qu'après trois jours de grève, le gouvernement fait la sourde oreille et feint d'ignorer notre mouvement » fait savoir le responsable du CNAPEST en notant que « les négociations avec le gouvernement semblent se résumer à la matraque ». Ceci étant, M. Lamdani a déclaré, hier, que «malgré la répression d'hier, les fonctionnaires sont déterminés à poursuivre leur contestation.» « Nous sommes optimistes car il existe une nouvelle culture syndicale qui prend racine en Algérie » dira le secrétaire national du CNAPEST qui n'écarte pas, cependant, d'aller vers d'autres actions après concertation de la base. Il faut noter que les manifestants arrêtés ont été auditionnés par la police puis conduits à l'hôpital pour être auscultés avant d'être enfin libérés pour rejoindre leurs camarades et leurs familles.Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a tenu à exprimer son « soutien total aux syndicats autonomes pour l'exercice de leurs droits » et exhorte les pouvoirs publics pour ouvrir le dialogue social avec les syndicats en question. «La LADDH rappelle que les libertés syndicales, notamment le droit de grève, les libertés de réunions et de manifestations sont consacrées par la constitution et les conventions internationales ratifiées par l'Algérie » lit-on dans le communiqué qui dénonce la dispersion brutale ainsi que l'interpellation des syndicalistes par les brigades anti-émeutes.
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