Algérie - A la une


Sur le fil du rasoir
Malgré les déclarations optimistes du représentant spécial des Nations unies en Libye, Bernardino Leon, les positions entre les deux parties réunies à Skhirat (Maroc) pour le dialogue inter-libyen sont toujours éloignées. Mais, pour la première fois, des représentants des deux parlements rivaux se sont assis à la même table dimanche dernier, lors d'un nouveau round de négociations.Pour sa part, Bernardino Leon s?est entretenu avec des représentants du Conseil national général (CNG), qui siège à Tripoli, au sujet de la dernière monture du projet d'accord politique destiné à sortir le pays de la crise. Il travaillerait actuellement sur un cinquième projet d'accord. Lequel prévoit, en principe, la mise en place pendant un an d'un gouvernement d'union nationale, avec un Conseil des ministres dirigé à Tripoli par un Premier ministre et deux vice-Premiers ministres. Le Parlement reconnu par la communauté internationale, siégeant à Tobrouk (Cyrénaïque), serait la seule instance législative. Et un nouveau conseil d'Etat, corps consultatif de 120 membres, comprendrait 90 membres du CNG. Mais le parlement de Tobrouk demande que ce conseil d'Etat siège dans la ville de Sebha, et non dans la capitale. Quant au CNG, il voudrait que la Cour suprême annule les résultats des dernières élections législatives (juin 2014), ce qui signifie qu'il conteste la légitimité du parlement de Toubrouk. Avant le dernier round de pourparlers, Bernardino Leon s'était rendu à Misrata le 22 juin, accompagné du général Salim Raad, son adjoint pour les affaires militaires, pour rencontrer le président et les membres du conseil municipal de la ville, ainsi que des dirigeants des milices « Aube de la Libye » de Misrata, Gharyan, Zawiya et Sabratha, favorables au dialogue inter-libyen. La rencontre se serait soldée par un accord sur la tenue prochaine d'une réunion élargie, destinée à fixer le mécanisme de retrait des groupes armés de Tripoli, dans la perspective de la formation d'un gouvernement d?union nationale, qui siégerait dans la capitale. Mais cette démarche du représentant de l'ONU, qui entend établir des contacts directs avec les milices islamistes qui soutiennent le gouvernement de Tripoli, pour les pousser à accepter le projet de règlement, a été vivement critiquée par le président du CNG, Nouri Abou Sahmin, jaloux des prérogatives des autorités de Tripoli. Alors que la législature du parlement de Toubrok s'achève en principe en octobre prochain, ses membres devraient être soucieux de parvenir à un accord politique d'ici là, estime Bernardino Leon. Pour la première fois, il a invité le président de l'instance en charge de la rédaction de la Constitution, Ali Al-Tarhouni, à participer aux réunions de Skhirat, afin de faire pression sur les négociateurs. Cette instance élue serait habilitée à gouverner le pays en cas de vide constitutionnel, notamment en l'absence d'un accord sur la formation d?un gouvernement d?union nationale.


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