Algérie

Sur fond de pénurie du lait en sachet


Les spéculations font rage Pour le deuxième jour consécutif, les citoyens ont été surpris hier par la rareté, voire l?absence du lait de sachets sur les étalages. Le désaccord entre le gouvernement et les producteurs laitiers sur l?augmentation du prix du lait en sachet est à l?origine de la spéculation qui gagne les commerçants et inquiète les ménages qui refusent les prix prohibitifs proposés. Le lait entre en crise. Fixé en 2001 à 1300 dollars, le prix de la tonne de lait en poudre a plus que doublé en ce début d?année 2007, où il est passé à 2600 euros/tonne, sachant que ce produit de base est essentiellement utilisé par les unités de transformation publiques et privées pour la production des fameux sachets à raison de 25 DA l?unité. Un prix fixé par les pouvoirs publics pour préserver le pouvoir d?achat des catégories sociales les plus défavorisées de la société. Aujourd?hui, à travers le territoire national, on estime à 110 litres environ la consommation moyenne par habitant, 60 litres en sachets produits dans les unités locales, 35 litres issus de la production domestique et 15 litres provenant des produits finis importés. C?est dire l?importance de l?impact économique que cette flambée des prix du lait en poudre pourrait avoir sur le marché local. Pour l?heure, le prix du sachet de lait sorti d?usine est de 23,35 DA. Il faut y ajouter la marge bénéficiaire perçue au passage par les dépositaires et les détaillants, qui est de 0,75 DA pour les premiers et 0,90 DA pour les seconds. Or, selon une source digne de foi, l?augmentation du produit de base se répercute automatiquement sur le produit fini qui est passé à 27,34 DA, sans compter la marge bénéficiaire revenant aux intermédiaires. Le coup est très dur pour les producteurs privés, et notamment ceux qui sont versés dans la production de lait en sachets. Certains auraient même commencé à écouler ce produit à raison de 28 DA le sachet, revendu par les détaillants à 30 DA. Des quartiers du Vieux Rocher sont la proie de ces pratiques, mais, d?ores et déjà, la direction du commerce s?est engagée à veiller au respect de la réglementation en vigueur qui stipule que le sachet de lait ne peut en aucun cas être écoulé à plus de 25 DA. Mais comment faire autrement en l?absence d?un dispositif de soutien, affirment haut et fort la quasi-majorité de ces producteurs, dont certains envisagent même de mettre la clé sous le paillasson, si des mesures ne sont pas prises rapidement devant leur permettre de redresser leur balance financière. L? inquiétude est ressentie, par exemple, au niveau de l?unité étatique Numidia (ex-Onalait), qui assure à elle seule 60 % de la production totale enregistrée au niveau de la wilaya de Constantine, où l?on compte quatre producteurs privés dont trois essentiellement tournés vers la production de lait en sachet. Dans cette période où la filière laitière est au creux de la vague, certains estiment que la meilleure alternative est le renforcement tous azimuts de la production de lait domestique et de ses structures d?accompagnement, des mesures de soutien et de multiplication de petites laiteries susceptibles de fonctionner avec le seul apport du lait provenant de la collecte locale. A cet égard, on estime qu?une libération totale et effective de cette filière pourrait conduire les entreprises du secteur privé à s?impliquer davantage dans le segment de la collecte de lait domestique au lieu de fonder leur développement sur la seule importation de lait en poudre. En attendant la sortie de cette crise tant espérée par les parties prenantes, il est utile de rappeler que deux blocs se disputent le leadership, à savoir l?Union européenne et l?Océanie.
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