L?hiver s?est établi dans l?espace de temps qui est le sien et dans les revers de ses manches, il y a toutes les rudes conditions climatiques de la saison qu?on lui connaît. Il est par conséquent difficile d?anticiper le moindre pronostic sur une probable réapparition du Soleil. Ne serait-ce un rayon rachitique de chaleur dans le c?ur des petites bourses et des SDF. Dès lors, le baromètre est au plus bas et les bulletins des services de météorologie présagent un hiver rigoureux. Qu?importe le froid, puisque à l?orée de la fête de l?Aïd El Adha, les pâturages sont verts et les pénuries d?eau sont déjà loin derrière nous. En ce sens, l?imaginaire populaire anticipe déjà sur les gratifications engendrées par l?indulgence du ciel et prophétise en toute innocence « Aâme el kheir », (l?année du bonheur). Préjuger à l?avance sur l?accessibilité du prix du mouton, c?est aller trop vite en besogne. Jamais l?adage populaire ne s?est autant prêté à la situation. « Il ne faut pas vendre la... toison du mouton avant de l?avoir tué. » Au demeurant, c?est compter sans l?unilatéralisme des roitelets de l?économie parallèle et des maquignons, qui reconsidèrent encore une fois le prix de l?agneau à la hausse à pareille période de l?année. Par ailleurs, la flambée du cheptel ne va pas sans l?augmentation de la mercuriale des agrumes et des primeurs. En conséquence, l?inflation élaborée arbitrairement dans les champs, où pourtant le vent de l?automne dernier a fait pousser les semences, sursoit inévitablement le rituel. Pour se donner bonne conscience, le moral du cartel des cultivateurs et des mandataires est faussement en berne, au motif fallacieux qu?il est laborieux pour les paysans de progresser dans les sillons de terre embourbée. Il paraît, aux dires de ces messieurs, que l?extraction des légumes pendant la période d?hivernage est malaisée et la main-d??uvre est en période... d?hibernation. En d?autres termes, la bienveillance céleste que d?aucuns implorent avec ferveur est pervertie derechef par la convoitise égoïste des marionnettistes, qui tirent allégrement les ficelles du jeu dans l?opacité du marché informel. Tant pis pour le simple quidam qui a toujours l?estomac dans les talons.
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Posté Le : 26/12/2005
Posté par : sofiane
Ecrit par : Nazim Djebahi
Source : www.elwatan.com