Algérie

Stations-service en gérance libre



Les nuages non encore dissipés à Oran L’inquiétude est plutôt diffuse chez de nombreux exploitants des stations-service en gérance libre de la ville d’Oran qui affichent une position tranchée à l’égard du nouveau contrat de gérance proposé par NAFTAL et ce, malgré le fait que cette dernière leur garantit une occupation régulière et ininterrompue. «Cela fait des années que l’on se bat pour la régularisation de notre situation ou encore l’établissement d’un cahier des charges bien défini. Malheureusement, aujourd’hui, on veut nous mettre devant le fait accompli. Le hic est qu’on veut même nous dépouiller de toutes les garanties que nous offrent les lois de la République. Bien sûr, il s’agit d’une propriété de l’Etat mais allez demander à un notaire ou à un avocat pour connaître son point de vue sur le nouveau contrat de gérance proposé par Naftal et vous serez édifié», explique avec un pincement au cœur le gérant d’une station-services du centre-ville qui avoue ne pas comprendre certaines subtilités juridiques sur lesquelles jouerait Naftal, comme il le dit vertement. Les propos de O. Abdelatif, gérant d’une autre station sont mesurés. Sans ambiguïté :»Cela fait quarante ans que nous travaillons de façon ininterrompue. Nous disposons d’un registre de commerce établi au nom de mon père et nous continuons à gérer la station comme il le faisait de son vivant. Nous sommes environ 5 ou 6 frères à manger de ce pain là avec tout ce que cela suppose comme sacrifice. Jusqu’à présent, nous payons un bail de location, et avons honoré nos engagements vis-à-vis de Natftal. Nous avons un personnel stable et régulier. Nous n’avons jamais manqué à nos obligations à l’égard des clients. Subitement, Naftal nous propose une relation contractuelle pour nous fragiliser davantage. Le hic est que ce contrat ne nous offre aucune protection en tant qu’exploitant». A la station-service de la cité Perret, ce sont les mêmes propos, à quelque nuances près, les mêmes appréhensions. M. KA, gérante de cette station-service ressent la nouvelle décision prése par Naftal comme un couperet:»J’avoue n’être pas encore prête à signer le nouveau contrat de gérance libre avec NAFtal. Cela a l’apparence d’un piège qui nous été tendu. Voyez-vous, nous gérons cette station depuis l’indépendance, œuvre que nous avons continuée avec la nationalisation. En 1975, nous étions obligés de supprimer l’activité carburant, compte tenu de la situation de notre station, en bas d’un immeuble et bien entendu, selon des dispositions réglementaires. Bien sûr, cela nous a porté un sérieux coup en terme de chiffre d’affaires, mais que voulez-voulez, on a voulu perpétuer le métier comme on l’a promis à notre défunt père qui s’est investi toute sa vie dans cette activité. On a aujourd’hui toutes les raisons de crier notre détresse. Il y a aussi la convoitise, vous comprenez». Contacté à ce sujet, M. Allali, membre délégué de la fédération nationale des exploitants des stations-service en gérance libre, souligne :»La plupart des adhérents estiment que le nouveau contrat proposé par Naftal désavantage les gérants libres. Nous devons rétablir un climat de confiance mutuellement profitable pour les deux parties. Malheureusement, Naftal ne veut pas céder d’un pouce au sujet de la suppression du nouveau contrat. Nous avons déposé un préavis de grève valable pour 15 jours au niveau de l’UGCCA qui, elle, décidera ou non de la grève et de sa durée». Il est à espérer que les différentes tractations ne soient pas sourdes au cri de détresse de ces exploitants qui ont besoin d’autres assurances et surtout d’un cahier des charges clairement défini et qui consacre les droits et obligations de chacun.
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