Algérie

Soutien des prix des produits de large consommation 160 milliards de dinars pour le blé et le lait



Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a dévoilé hier que 160 milliards de DA ont été alloués durant cette année pour soutenir les prix des produits de première nécessité, à savoir: le lait en poudre et le blé (tendre et dur). Le premier argentier du pays, qui intervenait sur la radio nationale, a précisé que cette enveloppe est destinée également à encourager la production nationale pour «faire face à la forte tension mondiale sur les produits de première nécessité». De leur côté, les boulangers affiliés à l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), par le biais du président du comité national des boulangers, M. Boulaïnine, estiment que le problème ne réside pas uniquement dans la farine et que la question devrait être prise dans sa globalité. Notre interlocuteur a reconnu que depuis la fixation des prix de la farine panifiable à 2.000 DA le quintal et après quelques perturbations constatées au niveau du marché, la situation s'est nettement améliorée et que l'approvisionnement se fait d'une manière régulière et en quantités suffisantes. A propos du respect du prix fixé, M. Boulaïnine considère que les 50 DA ajoutés représentent les frais de transport et que cette augmentation reste minime. Par ailleurs, le représentant des boulangers a rappelé que l'UGCAA a adressé, le 18 janvier dernier, une fiche technique au ministère du Commerce dans laquelle elle propose la révision des prix de vente de la baguette de pain de 250 g, fixés depuis 1996 à 7,50 DA pour le pain normal et 8,50 pour le pain amélioré. Les boulangers proposent carrément de fixer les prix à respectivement 12 et 13 DA, en rappelant que cela leur permettrait d'assurer 2 DA de marge bénéficiaire. Comme argument avancé, M. Boulaïnine estime que toutes les charges ont été multipliées par 5, voire 6, à l'exemple de l'énergie (électricité et gaz). Quant au volet ressources humaines, la fixation du SNMG à 12.000 DA a pesé également, a encore précisé M. Boulaïnine qui conclut que: «les boulangers n'ont ni l'intention d'affamer les citoyens, ni de travailler à perte». Du côté de la Confédération inter-professionnelle des producteurs algériens (CIPA), une instance qui renferme la filière lait, on considère que la déclaration faite par le ministre des Finances est positive en ce sens qu'elle rassure les consommateurs. Tout en considérant que même les subventions allouées aux producteurs de lait en sachet, permettant sa vente à 25 DA le sachet d'un litre, restent insuffisantes eu égard aux différentes charges auxquelles ils doivent faire face. Le président de cette confédération, M. Mehenni indique que la situation n'a rien à voir avec ce qui se passe dans d'autres pays concernant les incidences de la hausse vertigineuse des prix des produits alimentaires sur le marché mondial. Par ailleurs, le ministre des Finances a abordé plusieurs autres questions telles les réserves de changes et le financement des PME. A propos du premier point, Karim Djoudi a précisé qu'une partie de ces réserves est placée dans des fonds souverains, notamment aux Etats-Unis, par le biais de bons de trésor à différentes échéances et qui «peuvent être à tout moment mises en liquide sur le marché». Quant au deuxième point, le premier argentier du pays a constaté que les banques publiques accordent jusqu'à 85% de leurs flux financiers aux PME ce qui signifie, selon lui, que ces entreprises sont devenues «l'axe privilégié du financement des banques au moment où les entreprises publiques voient leurs parts de ces financements baisser».


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