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Sous la pression de la population et des services de sécurité




Sous la pression de la population et des services de sécurité
Après onze jours passés en captivité, Amar Gada, le retraité de 67 ans enlevé le 14 juillet dernier à Ath Zmenzer, à 15 kilomètres au sud de la ville de Tizi Ouzou, a été relâché sain et sauf avant-hier, jeudi, en début de soirée, au grand bonheur de sa famille et de la population de la région. Il était un peu plus de 20h, les habitants commençaient à rompre le jeûne lorsque chez les Gada on a soudain sursauté de joie. L'appel tant attendu, de jour comme de nuit, vient d'être reçu, et la voix au téléphone, c'est Dda Amar, comme tous les Ath Zmenzer aiment à l'appeler respectueusement.Il venait tout juste d'être relâché par ses ravisseurs non loin du champ où il a été enlevé, il y a onze jours. Précisément au lieudit Aglagal, à proximité d'une décharge publique située à un peu plus d'un kilomètre du chef-lieu communal de Béni Zmenzer. À 20h30, le désormais ex-otage, sain et sauf, regagne enfin son domicile où il est accueilli avec des youyous et des larmes de joie.À Ath Zmenzer où depuis l'annonce de l'enlèvement on ne quittait pas la demeure des Gada, l'heureuse nouvelle s'est répandue à la vitesse de la lumière. L'on accourt alors de tous les villages pour partager la joie de cet heureux dénouement. Il aura suffi de quelques minutes pour qu'il soit déjà impossible de se frayer un chemin sur la route du chef-lieu communal où est située la bâtisse de quatre étages des Gada.Avec une barbe hirsute d'une dizaine de jours, quelque peu fatigué par cette dure épreuve mais esquissant tout de même un sourire, Dda Amar apparaît enfin sur un des balcons de son habitation retrouvée pour saluer la grande foule qui s'est formée en bas de chez lui et remercier la population pour sa grande mobilisation pour obtenir sa libération et sa solidarité avec sa famille durant sa captivité. La foule ne cessait pas encore de grossir lorsque des éléments services de sécurité sont arrivés discrètement à la maison, chuchote-t-on sur place, pour entendre l'otage libéré.Pour de nombreux citoyens, l'arrivée des services de sécurité, bien après le retour de Dda Amar, laissait au moins comprendre que ce dernier a été relâché par ses ravisseurs. Chez la famille, c'est motus bouche cousue. Comme dans la plupart des affaires d'enlèvement enregistrées dans la région, on se hâte à fermer la parenthèse. Seule la libération de l'otage sain et sauf compte pour les familles. Depuis, la criminalisation du paiement de rançon par la loi algérienne, il fallait éviter le sujet. C'est celui qui fâche le plus. "Il a été libéré sous la pression de la population et des services de sécurité", nous a déclaré un membre de la famille Gada.En effet, depuis l'annonce de l'enlèvement, une cellule de crise a été mise en place par les villages qui ont multiplié les actions de mobilisation pour exiger la libération de l'otage et dénoncer l'insécurité et le laxisme des pouvoir publics. Des actions qui ont fini par faire réagir, pour la première fois, le ministère de la Défense qui a fini par rendre public un communiqué où il a annoncé que des moyens importants ont été déjà déployés pour obtenir la libération d'Amar Gada sans, toutefois, mettre sa vie en danger. La même déclaration a été également faite par le wali de Tizi Ouzou qui a reçu les membres de la cellule de crise en marge d'un imposant rassemblement populaire devant la wilaya. "Les services de sécurité, à travers des unités spéciales, agissent avec intelligence pour libérer l'otage sain et sauf", leur avait-il assuré, tout en réaffirmant la volonté de l'Etat de tout faire pour que l'otage soit libéré avant l'Aïd. Sauf que la famille et les services de sécurité avaient affaire à "de véritables professionnels". Dans l'entourage de l'otage, on a vite conclu que c'est trop rapide d'imputer cet acte à la petite délinquance.À Ath Zmenzer, où aucun corps de sécurité n'est encore présent, une connexion à haut débit semble être établie entre le banditisme et le terrorisme. Sur les routes menant de cette localité à Béni Douala, Mâatkas, Souk El-Tenine et jusqu'aux Ouadhias, il n'y a aucune présence sécuritaire, affirment les habitants de la région. Ce qui ne manque pas alors de favoriser le développement de ce monstre de l'insécurité dans la région.S. L.NomAdresse email







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