Algérie

Souk Ahras L'horloge de la ville sonnera de nouveau...



Longtemps mise sous le boisseau de l'oubli et de l'indifférence, l'activitéculturelle donne, à la faveur des importants investissements financiers dontelle jouit, de sérieux gages de renaissance.La prise en charge effective par les pouvoirs publics centraux et locauxde l'insoluble -à ce jour- équation liée au déficit patent en matièred'infrastructures qui a, de tout temps, constitué un sérieux frein audéveloppement de la Cultureà Souk Ahras, donne à penser que l'ère et l'heure dudécollage réel ont sonné. Et c'est tant mieux! Car on ne peut prétendre releverle défi de l'épanouissement intellectuel et de la plénitude sans une véritableassise structurelle. «Pour présider, d'abord s'asseoir», disait Eugenio d'Ors, philosophe et écrivain espagnol. Lesresponsables ayant en charge la mission de donner à la Culture le lustre qui doit,en principe, être sien, ont finalement compris qu'il ne sert à rien de faire lapromotion de quelque entreprise que ce soit -fût-elle la Culture-sielle ne se départ pas de son peu glorieux statut de SDF.Le pied mis aussitôt à l'étrier, un grand chantier, doté de moyensconséquents, se propose de concrétiser nombre de projets, les uns aussiambitieux que les autres. Ainsi en est-il de l'aménagement en cours, de lasalle de cinéma «Dounyazed» en cinémathèque. Lestravaux lancés, il y a à peine une année, ont par la suite été interrompus enraison d'un léger quiproquo alimenté par les gestionnaires communaux sortantspuis réglé après six mois de blocage; tout de même. La nouvelle structure dontl'étude a été confiée à un bureau qui compte à son actif l'aménagement de lasalle «El-Mouggar» d'Alger et la réalisation à uneentreprise locale, sera livrée d'ici trois à quatre mois, dira Zebda Djillani, directeur de la Culture de la wilaya deSouk Ahras. Le théâtre «Mustapha Kateb» fera, de soncôté, l'objet d'aménagements qui porteront sur la siégerieet l'étanchéité dans un premier temps. Arrivée à une phase de délabrementinsoupçonnable, l'enceinte théâtrale, vieille de 76 ans, gagnerait beaucoup àsubir ce lifting pour lequel une enveloppe de plus de deux milliards decentimes vient d'être allouée au titre du PCD. Elle sera nécessairement suiviepar d'autres financements pour espérer réhabiliter un espace parti, à force dedésintérêt, de «je m'en foutisme» coupables, en eaude boudin. Le spectacle -pas celui artistique- tout en désolation qu'il offre, aujourd'hui,à travers son proscenium détérioré, ses sièges éventrés et désarticulés, sesvestiaires insalubres et impraticables, ses sanitaires inaccessibles, son étanchéitépassive et permissive, son système d'éclairage récalcitrant, dénote l'urgencequ'il y a, à réagir pour sauver ce petit monument de la désuétude qui le guette,surtout qu'il est éligible à changer de statut pour devenir théâtre régionalavec toutes les transformations que cela suppose, tant sur le plan juridiqueque structurel. La direction de la Culture affirme, par la voix de son premier responsable, qu'ellea déjà entamé les démarches avec les services concernés du ministère pour lafinalisation du projet de transfert de statut: «un dossier complet a ététransmis avec support photos et une fiche technique», dira notre interlocuteur.La réalisation de la maison de la Culture, moult fois retardée, constitue un desobjectifs prioritaires des responsables du secteur qui estiment pouvoirconcrétiser un projet, resté en latence pendant une dizaine d'années mais quidonne aujourd'hui l'air de réellement se mettre en branle après l'introductiondu cahier des charges auprès de la commission nationale des marchés pour sonvisa. L'infructuosité qui a sanctionné les différentsavis d'appel d'offres précédents est en passe d'être surmontée après l'émissionde nouveaux appels d'offres nationaux mais aussi internationaux qui mettront, vraisemblablementfin au syndrome des offres infructueuses qui, soit dit au passage, constitueune constante à Souk Ahras, d'où les retards, parfoisgênants, qui caractérisent certains projets.Au chapitre bien rempli des prévisions, figure le plan de protection etde mise en valeur des sites archéologiques et de leurs zones de protection (PPMVSA)qui se propose de protéger tous les sites disséminés à travers le territoire dela wilaya. Après l'échec du premier appel, une deuxième offre a été couronnéede succès et l'étude commencera très bientôt. L'opération d'équipement du muséedu site et de la maison des chercheurs de Madaure, suitactuellement son cours, dans le cadre du programme des Hauts Plateaux. Ce mêmeprogramme offrira, au secteur, l'opportunité de se doter de neuf bibliothèquessituées dans neuf communes de la wilaya, ainsi qu'une annexe de la bibliothèquenationale située entre les deux lycées Rebani Nouar et Abou Mouhajir Dinar etdont l'étude est déjà achevée. Ne reste aux entreprises intéressées qu'àretirer le cahier des charges.Le musée de la ville attend toujours sa réaffectation par le ministère auprofit de la direction de la Culture qui a pris en charge sa réfection mais qui reste, àl'heure qu'il est, propriété communale. A noter pour le grand plaisir des nostalgiques,la remise en marche de l'horloge publique du musée, après des années de pannesèche, et qui sera bientôt dotée de sonnerie via la réactivation de la cloche. Voilàune nouvelle bien anecdotique mais qui a valeur de symbole aux yeux de beaucoupde citadins qui partagent avec la ville, une histoire longue de plusieursannées et qui n'a rien d'anecdotique, elle.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)