Algérie - Revue de Presse

Sonelgaz (centre d?El Harrach)


14,5 milliards de dinars de pertes Les mauvais payeurs et les différents actes de piratage effectués sur les lignes électriques ont fait perdre au centre de distribution de Sonelgaz à El Harrach pas moins de 14,5 milliards de dinars au dernier bilan de l?année 2004. Regroupant douze communes de l?est d?Alger, le centre d?El Harrach gère des dizaines de milliers d?abonnés particuliers, mais aussi de gros consommateurs d?énergie, tels que les usines et les administrations. D?après Layachi Deghfel, directeur du centre d?El Harrach, les actes de piratage ont coûté à ce centre 450 millions de dinars durant l?année 2004. « Cette perte représente 13,5% de l?énergie fournie par Sonelgaz dans cette zone », affirme le directeur. Celui-ci indique en outre que les méthodes de piratage sont assez variées. Globalement les fraudeurs s?arrangent pour se connecter directement sur les lignes électriques ou alors font de la rétrocession, c?est-à-dire se connectent à partir du compteur électrique d?un voisin. Inutile de signaler que le voisin en question impose sa propre tarification à son client. Par ailleurs, les bidonvilles et autres constructions illicites ne sont pas les seuls à être à l?origine du piratage. « Certains bénéficiaires de logements nouvellement construits s?installent avant le branchement de leur cité au réseau, ce qui les pousse à effectuer des actes de piratage. Dans certains cas aussi, Sonelgaz n?est pas impliquée lors de la construction de nouvelles cités, et on ne fait appel à elle qu?au dernier moment, ce qui rend les choses encore plus difficiles. Là aussi, les habitants s?arrangent pour se brancher eux-mêmes au réseau », déclare en substance M. Deghfel. Le directeur du centre d?El Harrach constate également que « des constructions sont parfois érigées directement sous des lignes électriques de hautes tension ou sur des conduites de gaz de haute pression, ce qui est très dangereux ». En parlant de danger justement, il convient de signaler qu?entre l?année 2000 et 2004, 23 personnes ont été victimes d?accident suite à des actes de piratage ou de dégradation d?ouvrages appartenant à Sonelgaz. Dix-sept d?entre elles ont trouvé la mort. M. Deghefel a tenu à préciser qu?« il s?agit uniquement de cas déclarés ». Les accidents de moindre importance ne sont généralement pas dévoilés par les victimes. Pour ce qui est des créances, le directeur notera que celles-ci s?élèvent à 100 milliards de centimes. Les dettes des particuliers relevant du centre d?El Harrach sont de l?ordre de 17 milliards de centimes. Le reste de la somme représente les dettes des infrastructures industrielles, les administrations, les commerces et les exploitations agricoles. Interrogé au sujet des solutions envisagées pour réduire l?acuité du double problème de la fraude et des mauvais payeurs, M. Deghfel a déclaré que pour ce qui est du piratage, le centre envisage de s?attaquer en premier lieu au problème des bidonvilles. « Dans chacune des communes que nous gérons, il existe au moins 1000 bidonvilles, ce qui fait plus de 10 000 en tout. Nous sommes actuellement en train d?étudier la possibilité de leur branchement au réseau électrique, même s?il ne sont pas officiellement reconnus par les APC », indique notre interlocuteur avant de préciser que « leur connexion au réseau durera jusqu?à leur relogement par les autorités, ce qui nous évitera les actes de piratage ». Les actes de piratage susceptibles d?être à l?origine d?accidents sont également l?une des raisons des chutes de tension au niveau du réseau électrique. Ces chutes de tension risquent, en effet, de plonger plusieurs quartiers dans le black-out comme cela a été le cas dernièrement pour le quartier Diar El Baraka, à Baraki. Le directeur propose également que Sonelgaz soit, dorénavant, impliquée dans les projets de construction de nouvelles cités, ce qui éviterait de nombreux problèmes. Pour ce qui est des créances, le centre envisage de mettre au point un échéancier pour permettre à ces clients de payer leurs dettes dans des délais raisonnables.
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