Son Premier ministre a signé plusieurs contrats

Le Maroc achète des avions «Rafale» Le Maroc s’est bien «armé» à Paris, à l’issue de la visite qu’a effectuée Driss Jettou, à Paris, le 12 de ce mois, dans le cadre des rencontres gouvernementales entre la France et le Maroc. Le Premier ministre marocain a signé une «rafale» d’accords avec son homologue de l’Hexagone Dominique de Villepin, des accords qui ont ponctué sa rencontre avec Jacques Chirac et son plaidoyer avec les patrons du Medef International qu’il a suppliés d’aller investir au Maroc. Mais au-delà de l’engagement effectif de la France de porter son aide au royaume à 460 millions d’euros sur la période 2007-2009 pour «son développement», annoncé par de Villepin, c’est le contrat d’armement qui en a été le grand acquis. En effet, le Maroc, qui n’a pas voulu ébruiter l’information, a conclu un contrat d’achat d’une vingtaine d’avions de chasse de type «Rafale» auprès du groupe «Dassault». Cet arsenal aérien est censé «rétablir l’équilibre des forces au Maghreb» après que l’Algérie a signé un accord historique avec la Russie en mars dernier. C’est du moins le souci du couple franco-marocain qui a vu d’un mauvais oeil l’accord algéro-russe. Si la France ne souhaitait pas que l’Algérie reprenne sa coopération traditionnelle avec le pays de Poutine, comme au bon vieux temps de l’ex-URSS, le Maroc, lui, a tôt fait de conclure à un bruit de bottes croyant que l’Algérie menaçait son intégrité. Il fallait donc réussir un accord spectaculaire d’achat d’armes censé, croit-on, servir d’une espèce de «dissuasion». La France, qui n’a jamais voulu vendre des armes à l’Algérie, a donc décidé d’aider son poulain avec qui elle s’est engagée dans une «relation d’exception» comme le précise de Villepin. En effet, la nouvelle enveloppe allouée au Maroc, qui se chiffre à 460 millions d’euros, prendra la forme «de prêts à l’Etat marocain à hauteur de 360 millions d’euros, soit une augmentation de 20%, et de prêts au bénéfice des collectivités locales et des offices publics pour 100 millions d’euros», précise-t-on. Dominique de Villepin n’a pas hésité à voir à travers cet engagement de la France «un signe fort du dynamisme qui existe dans la relation entre le Maroc et la France. «Nous voulons donner une nouvelle impulsion à cette relation d’exception», a-t-il dit. «La France veut rester le premier partenaire du Maroc pour son développement.» Le Premier ministre marocain Driss Jettou, reçu par le président Jacques Chirac avant le séminaire gouvernemental à Matignon, a remercié la France pour cet «appui sincère et sans condition». Il a, à l’occasion, lancé un appel du pied aux entreprises françaises. «Le Maroc est aujourd’hui un grand chantier. Nous invitons la France à le développer avec nous», a-t-il déclaré. Et comme pour renvoyer l’ascenseur, le Premier ministre marocain a formulé l’espoir qu’Airbus «remporte l’appel d’offres lancé prochainement pour le renouvellement des avions des compagnies Royal Air Maroc et Atlas Blue».