Algérie

Sommet mondial sur la société de l?information


L?internet allié ou ennemi Des chefs d?Etat et de gouvernement représentant près de 50 pays, des délégations de plusieurs Etats, des organisations et associations activant dans plusieurs domaines prennent part au Sommet mondial sur la société de l?information. Le nombre des participants à cette manifestation, qui a débuté officiellement hier, avoisine, selon ses organisateurs, les 17 000. L?Algérie est représentée par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, les ministres des Affaires étrangères et de la Poste et des Technologies de l?information et de la communication, en l?occurrence M. Bedjaoui et M. Haïchour. Mme Barki, responsable de l?association Iqra, et Mme Benhabilès, pour la promotion de la femme rurale, ont été invitées à présenter leurs travaux et à exposer leurs préoccupations en la matière dans des ateliers et des commissions. Pour les autres pays, il y a lieu de noter la présence du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, Mme Shirin Ebadi, présidente de la fédération internationale de Human Rights, Yoshio Utsumi, secrétaire général de l?Union internationale des télécommunications. Hier, à l?ouverture des travaux de cette importante activité qui se déroule au Palexpo du Kram, Zine El Abidine Ben Ali, président de la Tunisie, a relevé que la question de l?internet est l?une des plus importantes questions en suspens qui requièrent un consensus pouvant servir les intérêts de l?ensemble de l?humanité et ce, dans le cadre du dialogue sérieux. Toutefois, pour la réduction du fossé numérique grandissant, avec les effets et conséquences qui en découlent, l?orateur a déclaré que le besoin est, aujourd?hui, plus impérieux que jamais, de définir une vision prospective claire d?une société équilibrée de la connaissance, qui garantisse à tous les peuples l?opportunité d?accéder aux technologies de la communication. M. Ben Ali a soutenu, sans détour, que, certes, son pays est attaché à la construction d?une société de l?information garantissant à l?individu le droit à l?information et assurant la fluidité de la circulation des données et l?échange des connaissances, sans obstacles ni entraves. Cependant, il est impérativement nécessaire, de son avis, de définir des normes éthiques universelles pouvant servir de tampon, protégeant nos sociétés contre les utilisations négatives des moyens modernes de communications. La Tunisie a opté, explique son chef d?Etat, pour une approche de développement fondée sur le principe de la complémentarité et de l?interdépendance entre les dimensions politiques, économiques et sociales et assise sur une approche prenant en considération les impératifs de la période en cours et les mutations profondes qui la caractérisent. « Nous avons concentré nos efforts sur l?édification d?une société moderne et évoluée, à travers un projet de réforme fondé sur l?extension du champ des libertés individuelles et publiques, la modernisation et la promotion des législatives pertinentes, la consécration de l?exercice démocratique, la protection des droits de l?homme, la garantie du pluralisme politique, la concrétisation des valeurs de solidarité sociale et l?encouragement de l?initiative individuelle », a indiqué l?intervenant. Notons que le discours du chef de l?Etat tunisien est en contradiction avec les propos tenus par les représentants de plusieurs associations. Pour sa part, M. Bouteflika rappellera que le temps écoulé entre les deux phases du sommet aura permis d?engager des réflexions sur des questions importantes, parmi lesquelles la gouvernance de l?internet, les mécanismes de financement et la réduction de la fracture numérique. L?Algérie, selon le Président, a apporté sa contribution à la réflexion générale sur la gouvernance de l?internet, en proposant une organisation transparente, inclusive et démocratique. « L?ensemble de la communauté internationale étant tributaire de l?internet, il est nécessaire que chaque partie prenante joue le rôle qui lui échoit dans un processus nouveau qui découlerait d?une charte internationale que nous appelons de nos v?ux et à laquelle souscriraient tous les acteurs concernés », dira-t-il en ajoutant que « l?impératif de réduction de la fracture numérique doit aussi figurer au centre de nos préoccupations, tant il commande, par ses aspects les plus graves liés notamment à la fuite des cerveaux, ainsi qu?au non-accès au savoir dans les domaines des contenus et des logiciels, des actions communes déterminantes susceptibles d?apporter des réponses appropriées à des problèmes cruciaux ». Quant à Kofi Annan, il indiquera que le sommet en question doit être consacré à la recherche des solutions. Il doit promouvoir l?application des décisions et recommandations du sommet mondial qui s?est tenu, il y a deux mois, au siège de l?organisation des Nations unies à New York. Il doit surtout donner une nouvelle impulsion au développement des économies et des sociétés des pays pauvres et à l?amélioration des conditions de vie des personnes démunies. En définissant ce qu?est la société de l?information, M. Annan dira que celle-ci est une société dans laquelle toutes les potentialités de l?être humain sont libérées, cultivées et valorisées grâce à l?accès aux outils et aux technologies, ainsi qu?à l?éducation qui permet de les utiliser de manière efficace. Les obstacles, soulignera-t-il, sont, en l?occurrence, de nature politique plus que financière. « Il est possible de réduire le coût des connexions, des ordinateurs et des téléphones mobiles. On peut rendre ces biens - qui sont la clef d?une meilleure vie - accessibles et abordables pour tous, mais nous devons avoir la volonté d?agir », a lancé l?orateur. Celui-ci a indiqué à l?égard des participants que la société de l?information est également impensable sans liberté. « C?est la liberté qui permet aux habitants de tous les pays de tirer parti des connaissances, aux journalistes de faire leur métier et aux citoyens de demander des comptes à leurs gouvernements. » Le système des Nations unies, selon l?orateur, est prêt à aider les Etats membres et toutes les autres parties prenantes à appliquer les recommandations qui seront prises lors du présent sommet, quelles qu?elles soient, y compris celles qui ont trait à la gouvernance de l?internet.


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