Algérie

Sommet mondial de la société de l?information


Les droits de l?homme malmenés en Tunisie La Tunisie, qui devra accueillir, du 16 au 18 novembre, le Sommet mondial de la société de l?information (SMSI), continue de collectionner les mauvais points sur la question des droits de l?homme. Après les mises en garde des Etats-Unis, qui se sont déclarés « préoccupés » par la situation des libertés dans ce pays, le Quai d?Orsay vient de jeter un pavé dans la mare. Il demande, en effet, aux autorités tunisiennes de diligenter une enquête sur l?agression de l?envoyé spécial de Libération, Christophe Boltanski, vendredi soir à Tunis. « Nous avons fait savoir aux autorités tunisiennes, à Paris comme à Tunis, que nous comptions sur elles pour faire toute la lumière sur l?agression dont a été victime Christophe Boltanski, journaliste (au quotidien) Libération », a indiqué, hier, le ministère français des Affaires étrangères, dans un communiqué répercuté par l?AFP. La France exige ainsi d?« être tenue informée du déroulement de cette enquête ». Dans la foulée, le Quai d?Orsay estime qu?il est « nécessaire d?assurer la sécurité des représentants de la presse à la veille de l?ouverture du Sommet mondial de la société de l?information ». Le journaliste de Libération enquêtait, faut-il le préciser, sur la situation des droits de l?homme en Tunisie. Situation qui est déplorable. D?ailleurs, huit personnalités politiques tunisiennes sont en grève de la faim depuis le 18 octobre 2005. Elles protestent contre le régime tyrannique et exigent le respect de la liberté d?expression et d?opinion, mais aussi la libération des détenus politiques, dont le nombre dépasse les 400 prisonniers. Plusieurs manifestations de soutien aux grévistes, organisées ces derniers jours, ont été violemment réprimées par des policiers, souvent en civil. Ainsi, la tension autour de la question des droits de l?homme en Tunisie s?accentue à l?approche du SMSI. L?opposition tunisienne, réprimée tout le temps, saisit cette occasion pour monter au créneau et dénoncer les pratiques répressives et autoritaires du régime du président Ben Ali, en place depuis 1987. Les citoyens tunisiens, bâillonnés, usent, eux aussi, d?autres moyens pour exprimer leur frustration. Ainsi, l?on trouve sur internet des messages critiques envers le régime en place. Certains « cybermanifestants », comme l?a rapporté, hier, l?AFP, demandent, sur internet bien entendu, au président Zine El Abidine Ben Ali de quitter le pouvoir. Des dizaines de sites et blogs d?opposition qui dénoncent les entraves aux libertés publiques, souvent censurés, sont réapparus ces derniers jours. Il est donc clair que les autorités tunisiennes profitent de cette occasion pour donner une image « truquée » d?une république qui se dit démocratique. Elles se sont d?ailleurs félicitées, hier, de n?avoir pas exercé de restrictions sur les sites internet. « A l?exception des sites pornographiques et pédophiles et ceux incitant à la violence, à l?extrémisme et au terrorisme, l?internet en Tunisie ne fait pas l?objet de restrictions », ont-elles souligné, toujours selon l?AFP. Contrairement à cela, une source de l?opposition tunisienne a dénoncé, il y a quelques jours, le recours des autorités du pays à la coupure des lignes téléphoniques des huit personnalités en grève et aussi à la destruction de leur site internet. Déjà, actuellement, seuls quelques sites de l?opposition sont accessibles. « On a déverrouillé Kalima, mais ses rédacteurs sont interdits de navigation et leurs téléphones sont coupés », a déclaré l?éditrice de la partie arabe, Naziha Rjiba, à l?AFP.
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