Algérie

Sommet de l?OTAN à Bucarest (Roumanie)



Les sujets qui fâchent ont été évités Les questions controversées comme l?Afghanistan, un nouvel élargissement et les rapports avec la Russie, n?ont pas manqué cette fois également. Un vaste débat a précédé la tenue, mercredi et jeudi, dans la capitale roumaine, du sommet de l?Otan (Organisation du traité de l?Atlantique Nord), organisation créée le 9 avril 1949, soit en pleine guerre froide, destinée justement à combattre le communisme, mais qui a survécu malgré la disparition de ce dernier ainsi que celle de l?URSS. Tout le débat était là : quelles missions et quelles frontières géographiques pour une organisation qui ne cesse de s?étendre et qu?on soupçonne de vouloir se substituer à des institutions comme l?ONU chargées du maintien de la paix. Les questions controversées comme l?élargissement de l?OTAN à l?Ukraine et à la Géorgie ont été soigneusement évitées, mais ce même air de guerre froide, sinon de profonde suspicion, planait hier encore après la clôture de ce sommet. C?est en tout cas l?impression qui dominait hier. George W. Bush se rend en Russie ce week-end, fort du soutien de ses alliés européens de l?Otan à son projet antimissile, pour ses derniers entretiens de président à président avec Vladimir Poutine. Une rencontre programée, mais il est cependant difficile de dire si l?appui apporté par l?Otan à ce projet dénoncé par la Russie poussera M. Poutine à se montrer plus conciliant qu?il ne l?a été ces derniers mois quand il recevra M. Bush dès aujourd?hui dans une datcha de Sotchi (sud), sur les bords de la mer Noire. L?administration américaine insiste sur le fait que l?alliance militaire occidentale a, dans sa déclaration finale du sommet de Bucarest jeudi, décidé d?endosser le bouclier antimissile américain, de chercher à l?intégrer à un futur système plus vaste qui lui serait propre, mais aussi de proposer à la Russie de coopérer. La déclaration de l?Otan est une « percée », a dit la secrétaire d?Etat, Condoleezza Rice. Cependant, le renvoi à plus tard d?une décision pour accorder le statut de candidat à l?Otan à l?Ukraine et à la Géorgie, a été volontiers présenté par nombre d?analystes comme un succès pour la Russie, hostile à l?extension de l?Alliance à ses portes. L?échec de M. Bush, qui a fermement plaidé la cause des deux anciennes républiques soviétiques, pourrait apporter un nouveau surcroît de confiance à la Russie. Consciente du risque que ce report n?occulte les autres résultats du sommet, Mme Rice et les autres responsables américains ont claironné le message de l?Otan sur la défense antimissile, qui sera le principal sujet de la rencontre de Sotchi. La Russie dit que le projet des Etats-Unis d?implanter dix missiles intercepteurs en Pologne et un radar ultra-perfectionné en République tchèque est un plan pour saper sa sécurité. Les Etats-Unis assurent que le système, nouvelle composante du bouclier antimissile américain conçu pour protéger les Etats-Unis, défendrait aussi l?Europe contre la menace balistique d?Etats « voyous » comme l?Iran. M. Poutine a tourné cette menace en dérision. La détermination de M. Bush de mener à bien le projet s?est manifestée à Bucarest avec l?annonce d?un accord concluant les négociations entre Américains et Tchèques. Les Etats-Unis fournissent cependant un nouvel effort pour emporter l?adhésion de la Russie. Ce qui relève strictement de la relation bilatérale, et le sommet de Bucarest n?a pas répondu aux nombreuses interrogations, comme celle de l?ancien ministre français des Affaires étrangères, Hubert Védrine, qui estime qu? « il faudrait examiner ce que devient l?Otan ». « A force d?élargissement géographique et de ses missions, on ne sait plus vraiment ce qu?est son rôle », poursuit-il. Hubert Védrine considère qu?« il faudrait obtenir une discussion sur le fonctionnement, sur le rôle et les missions de l?Otan dans chacun des 26 pays membres, puis au sein de l?Alliance elle même ». Et ce sommet comportait des sujets qui fâchent et d?autres qui divisent. Tous portent sur la doctrine de l?OTAN, à supposer bien entendu qu?il y en ait une et qui rassemble, et sur ses missions. L?Afghanistan est de ceux-là, et il en est même qui s?interrogent sur cette guerre.
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