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SOIT DIT EN PASSANT
Par Malika Boussouf[email protected]/* */Il est des jours comme ça où l'on prépare une grande djefna de couscous à la mémoire de nos disparus, histoire de partager, à un temps T, un repas avec des personnes que l'on ne reverra sans doute jamais. Et ça fait le plus grand bien d'aller vers les autres, vers ceux que la vie garde en marge de la société.Il y a quelques jours, je suis allée donner un coup de main à une amie dont le mari venait de se tirer d'un mauvais pas et qui donc avait décidé, la veille, d'offrir le déjeuner aux ouvriers d'un chantier quelque part non loin d'Alger. Je ne sais pas vous, mais moi ainsi que beaucoup de mes proches avons un jour décidé que le couscous n'irait plus à la mosquée du quartier où les «fidèles» plongent systématiquement sur les morceaux de viande et délaissent les grains. Ceux qui arrivent après se contentent du reste, sans rechigner, parce qu'il s'avère que ce sont ceux qui ont réellement faim. Une fois retenue la conclusion que ceux qui fréquentent la mosquée ne sont pas ceux qui sont le plus dans le besoin, et définitivement adoptée la décision, nous avons cessé d'y envoyer notre couscous.Il fut un temps où je me faisais un devoir d'emmener le mien à un asile de vieillards, imaginant aisément que mes parents, s'ils ne nous avaient pas eus, auraient pu atterrir là , confrontés à pareil abandon. Lorsque vous frappez à la porte de ce genre d'établissements, vous n'êtes pas forcément bien accueillis.La dernière fois que je m'y suis rendue, la responsable de permanence, de «corvée» ce jour-là , m'a sonné les cloches avant de lâcher du bout des lèvres que dans son institution, on n'acceptait pas les repas cuits, qu'il fallait tout ramener cru et que c'était aux cuisinières du centre de préparer le repas sur place. Des amis plus rodés que moi m'ont mise au parfum. Ils m'ont raconté que les employés ne voulaient pas des repas préparés pour mieux détourner la viande, le beurre et les fruits. L'amabilité n'est pas inscrite au programme du personnel que vous y croisez. Ce ne sont pas de belles choses qui vous restent en tête en vous éloignant de l'asile. J'ai cessé, depuis, d'y aller.



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