Algérie

Six familles sous des tentes depuis 4 ans à Bel Air



Les six familles sinistrées de Bel Air attendent toujours de voir le bout du tunnel. Des conditions de vie dénuées des moindres impératifs sanitaires : détritus, prolifération de rats et manque criard d'eau. Et pour couronner le tout, l'insécurité. A la tombée de la nuit, le site où les familles ont dressé leurs tentes, qui est à l'origine un jardin, se transforme en un lieu où se rassemblent alcooliques et toxicomanes de tout bord. Un calvaire qui dure depuis quatre longues années. Le cauchemar des six familles commença un certain mois d'avril 2004, suite à l'effondrement de leur immeuble situé au 6, rue Bengoussa Benothmane. Bilan de l'effondrement : un mort et des dizaines de familles à la rue. Elles étaient au total plus d'une soixantaine, si l'on compte les familles du 15, rue Zougaï Ali, dont l'immeuble vétuste s'est également effondré. La majorité des familles sinistrées seront relogées à Mers El-Kébir, El-Ançor, Benfréha, Aïn El-Turck, Béthioua et Boufatis. Mais pas toutes. Six familles resteront dans la rue devant leurs immeubles en ruine. Argument avancé par l'administration pour les six familles, c'est qu'elles étaient en fait des «ménages» ayant le statut d'«hébergées» et non d'occupants légaux des lieux. Eliminées des listes des bénéficiaires de relogement, elles éliront domicile sous des tentes en bâche érigées au milieu d'un espace vert situé en plein coeur du quartier de Bel Air. Depuis, hommes, femmes et enfants se partagent un petit espace où se mêlent planches de bois, morceaux de plastique et morceaux de tissus, seul rempart contre la pluie, le soleil et le vent. « Depuis qu'on vit dans cet endroit, nous avons été recensés au moins quatre fois par les services concernés de la wilaya, notamment. La dernière visite des représentants de l'administration locale est intervenue au mois de mai 2007. A l'époque, on nous avait demandé de constituer tout un dossier composé d'une série de pièces administratives avec un engagement de nous faire reloger dès la rentrée sociale (septembre 2007). Mais, depuis, on attend toujours », affirme amèrement, Mohamed, père de famille qui se dit incapable de supporter encore cette situation. «A cette misère, s'ajoute désormais l'insécurité et les obscénités qu'on entend le soir, lorsque des bagarres entre alcooliques éclatent au seuil de nos portes », souligne-t-il. Et d'ajouter : « j'ai dû renvoyer ma femme et mes enfants chez ma belle famille, car ça devient insoutenable ».
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