Algérie - Revue de Presse

Sidi Bel-Abbès et les désertions de légionnaires durant la guerre d’Algérie



La réputation surfaite d’un corps d’armée coloniale 6ème partie En Oranie, dès 1956, le FLN lance l’opération «Légion Etrangère». La diffusion de tracts, accompagnée d’un travail de propagande intense, principalement à Mascara et à Sidi Bel-Abbès produisit son effet. Par dizaine des légionnaires choisirent la liberté. Suivant des filières bien contrôlées par l’ALN, ils furent conduits vers la région de Béchar d’où ils purent rejoindre le Maroc. (Hassani Abdelkader dans son livre «Guérilla sans visages».)Les services de propagande du FLN exploitaient toutes les opportunités pour susciter les désertions de légionnaires souvent enrôlés de force ou par la ruse par les services français. Tel fut le cas d’immigrants hongrois fuyant leur pays à la suite de la révolte de Budapest de 1956 et qui se trouvèrent bien malgré embrigadés dans la Légion Etrangère. A Sidi Bel-Abbès, l’organisation OCFLN installa un réseau chargé du travail de propagande en direction des Légionnaires. Ce réseau était essentiellement constitué par un militant syndicaliste et communiste d’origine européenne, le cheminot Sanchez. Les légionnaires déserteurs étaient souvent acheminés vers leurs pays d’origine ou vers le pays de leur choix. Certains d’entre eux s’étaient mis au service du FLN. Muller, légionnaire allemand choisit lui d’être algérien. Il fut chargé durant toute la guerre d’Algérie d’animer le service de propagande en direction des légionnaires et d’assurer le rapatriement de ceux qui désertaient. Il contribua ainsi à la neutralisation de milliers de légionnaires en Oranie. Bien sûr, les services de propagande français tentèrent de lutter contre le phénomène des désertions qui devenait préoccupant. Tous les artifices furent utilisés, du faux déserteur aux faux cadavres de déserteurs en passant par les fausses lettres de l’ALN annonçant l’assassinat de légionnaires déserteurs par les «Fellaga». En vain. Le phénomène, conjugué à d’autres formes de désobéissance, devenait alarmant. Les médias et l’opinion publique française s’en émouvaient; François Mauriac s’inquiétait dans les colonnes de l’Express: «La pire issue de cette guerre serait de déposer les armes par force à cause d’un refus d’obéissance généralisé et pour tout dire si(...) une partie de la jeunesse française passait à l’ennemi». Durant les dernières années de la guerre d’Algérie, il devint évident pour presque tous que la France allait consentir l’indépendance à l’Algérie. Le Sahara restait l’un des seuls points de blocage d’une solution négociée du conflit. Dans l’armée, légionnaires comme appelés ne s’y trompaient pas. Désormais, ils envisageaient très mal d’aller se battre en Algérie et le faisaient sans enthousiasme. Après l’échec du putsch d’avril 1961, les légionnaires ne se contentaient plus de ne pas renouveler leur engagement, ils désertaient de plus en plus, désertions qui devenaient endémiques à partir de mars 1962. L’ALN sensible à cette nouvelle situation, multipliait les appels à la désertion des légionnaires. Dans les zones frontières, la situation devenait des plus intenables pour le commandement français.   Hani Abdelkader A suivre...
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