Algérie

Sidi Aïch (Béjaïa) : Le calvaire des insuffisants rénaux



Malmenés par un destin cruel, les insuffisants rénaux chroniques (IRC) de Sidi Aich endurent mille misères pour accéder dans de bonnes conditions aux soins palliatifs que leur impose leur pathologie. Il en va ainsi de la pose d'une fistule artério-veineuse, indispensable pour l'épuration extrarénale par le générateur d'hémodialyse.Une opération délicate, et qui relève de l'apanage exclusif du chirurgien vasculaire. Le hic, déplore-t-on, c'est qu' «aucun médecin ne la pratique à l'échelle de la wilaya de Bejaia», a soutenu le chef de service du centre d'hémodialyse de Sidi Aich. «Nos malades sont acheminés vers les wilayas de Tizi Ouzou ou d'Alger pour se faire poser une fistule.
Ils doivent prendre rendez-vous et attendre leur tour, car la demande est importante. A Tizi Ouzou les délais sont excessivement longs car l'opération est gratuite dans la structure publique, tandis qu'à Alger l'attente est moins longue mais le coût de la pose de la fistule est d'environ 25 mille da, entièrement à la charge du malade et non remboursé par la CNAS», a-t-il expliqué.
Notre interlocuteur relève non sans dépit la persistance de cette contrainte qui confine les IRC à une espèce d'errance à travers les wilayas limitrophes. Après la pose de la fistule, indique-t-on, le malade devrait patienter encore près de trois semaines pour pouvoir se faire dialyser. Entre-temps, et pour ne pas exposer le malade à d'éventuelles complications, le staff médical fait dialyser le malade par le truchement d'un cathéter (dialyser péritonéale). «Ce procédé est contraignant et non dénué de risques d'infection», signale-t-on.
Par ailleurs, les responsables du centre ont fait état du renforcement de l'équipe soignante par deux médecins spécialistes en néphrologie. «Un néphrologue a été transféré d'un établissement public de la région, tandis que l'autre toubib est nouvellement recruté», a-t-on précisé.
Un apport apprécié à sa juste valeur, eu égard à son impact indéniable sur l'amélioration de la prise en charge des malades, dont le nombre ne cesse d'augmenter. «Nous avons 75 IRC, lesquels sont pris en charge à raison de deux ou trois séances d'hémodialyse par semaine, selon les recommandations du médecin traitant.
Ces dernières années, nous avons progressivement augmenté le nombre de branchements quotidiens pour arriver à quatre pour chaque générateur», a fait savoir le chef de service. «Nous disposons d'un parc de 13 générateurs, dont 10 tournent à plein temps, un appareil est réservé pour l'isolement, un autre pour les dialyses d'urgence et un autre générateur laissé en réserve», a-t-il détaillé. Le responsable du centre note une prévalence de plus en plus forte de l'IRC chez la frange juvénile. «Environ 28% de nos dialysés sont des jeunes», confie-t-il.
Quant au profil pathologique des dialysés, il reflète la transition épidémiologique de notre pays et l'émergence des malades non transmissibles, comme le diabète et l'hypertension. Deux maladies à incidence accrues et pourvoyeuses d'insuffisance rénale.
Face à la hausse constante du contingent des candidats à la dialyse, la structure du centre de Sidi Aich, qui frise déjà la saturation, sera vite submergée. «Nous sommes à l'étroit. Nous n'avons plus de place pour installer de nouveaux générateurs que des bienfaiteurs proposent de nous fournir. L'extension des locaux est une urgente nécessité», clame le chef de service.
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