Algérie

Service minimum...garanti



Service minimum...garanti
« Reviens après Ramadhan ! », rétorque une infirmière d'une polyclinique publique à El Achour, sur les hauteurs d'Alger, à une patiente venue se faire soigner d'une arthrose cervicale aiguë. Pour cause, le service de rhumatologie est « paralysé », en raison du départ en vacances de tout le personnel. Il est à se demander comment le responsable de cette structure sensible fait montre de largesses aussi irresponsables qu'inhumaines. Au moment où le département de la Santé a mis au point de nouveaux horaires de travail, pour une meilleure prise en charge des malades et la disponibilité des blouses blanches, on se permet de fermer un service tout entier, au grand dam des patients. Idem pour toutes les administrations publiques, où les services tournent au service minimum. Comme la fin justifie les moyens, on use de tous les subterfuges et/ou entourloupes pour se débiner. Certains ne pointent du nez qu'une à deux fois par semaine, pour la simple raison qu'ils ont convenu avec leurs collègues d'un planning de travail en dehors des horaires habituels. C'est le cas, notamment au niveau de certaines APC où même les chefs de service sont aux abonnés absents. On fait travailler les contractuels, astreints à des tâches supplémentaires, alors que les titulaires se la coulent douce, parfois avec la complicité même du chef de service. Il ne faut surtout pas rouspéter, de crainte de s'attirer les foudres du responsable, dont le comportement frise le harcèlement moral. Ainsi, le réaménagement des horaires de travail, conjugué à la passivité des responsables, se répercute sur le service rendu au citoyen, qui se voit à chaque fois renvoyé, rabroué et atteint dans sa dignité. Ramadhan, censé être un mois de piété, de discipline et surtout d'honnêteté, semble avoir pris une autre signification. Comble du paradoxe, c'est le mois de tous les abus, de tous les excès et tricheries. A ce titre, les commerçants ne manquent pas d'imagination pour saigner à blanc leurs clients. Chaque année, le casting est le même, durant le mois de Ramadhan, les Algériens lèvent le pied, réduisent leurs horaires et capacité à produire de la richesse. Le « crash » touche presque tous les secteurs. Il est à se demander combien coûte ce mois sacré à l'Algérie, dont l'économie est basée à 95% sur les revenus pétroliers ' Le débat n'a à aucun moment été ouvert ni par le gouvernement ni par les partenaires sociaux (Syndicats, patronat). Une culture du laisser-aller qui semble malheureusement s'installer dans la durée.


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