Service des mariages

Anarchie et improvisation A Oran, le service des mariages relevant de l’état civil central n’est plus ce lieu d’où l’on ressort avec le sourire. Livré à l’anarchie, à la médiocrité et à l’improvisation, ce service ressemble beaucoup plus à un purgatoire qu’au lieu où se concluent les liens sacrés du mariage. Face à cette décadence, le service des mariages de la rue Baghdadi Mohamed n’est plus en mesure de s’acquitter convenablement de sa mission. Pour se rendre compte de cette pénible vérité, une virée au centre ville s’impose. Sur place, des dizaines d’hommes et de femmes venus déposer leurs dossiers de mariages font la queue dans une indescriptible cacophonie et dans l’espoir de pouvoir enfin s’introduire à l’intérieur de la minuscule salle d’attente où se bousculent déjà des dizaines futurs couples, leurs parents et témoins. Planqués au mur, les gens sont constamment sur les nerfs de crainte de se faire écraser par les innombrables bolides qui passent par là. Parmi cette foule, certains assurent avoir pris rendez-vous depuis plus d’une semaine. Ils doivent quand même faire la queue. Avant-hier donc, il y avait au moins 210 personnes qui poireautaient dans l’espoir de pouvoir enfin accéder au service et réaliser leur rêve ou celui de leurs proches. En effet, si l’on considère que la conclusion de l’acte de mariage requiert la présence des futurs époux, des témoins et du wali, les 47 dossiers déposés avant hier nécessitaient la présence d’au moins 225 personnes. Le service n’étant ouvert que 3 heures par jour, de 8h30 à 11 h 30, on se rend facilement compte de la terrible pression sous laquelle activent les personnels. Souvent, les gens reviennent l’après-midi, c’est à dire en dehors de l’horaire fixé pour l’établissement des actes de mariage et doivent poireauter d’autres heures. Face à cette situation, des voix se sont élevées pour réclamer la prolongation du temps consacré aux actes de mariage et l’ouverture du service pendant les après-midis ainsi qu’une meilleure prise en main du service qui semble échapper à tout contrôle. D’autre part, l’établissement des actes de mariage ne se faisant que pendant 4 jours, les citoyens demandent d’étendre cette période aux autres jours ouvrables de la semaine, notamment en été où le service est carrément submergé. De nombreux citoyens se plaignent aussi de l’opacité qui entoure le classement des dossiers et la remise des tickets. En effet, uns fois les dossiers déposés, des agents les font entrer dans une pièce voisine où ils reçoivent une numérotation supposée chronologique. L’année dernière, la numérotation se faisait au fur et à mesure et les tickets étaient délivrés directement aux intéressés. Pour régler ces problèmes, des citoyens demandent la révision de ces procédés, l’ouverture d’un autre guichet pour le dépôt des dossiers ainsi que le déplacement de la porte d’accès au service.