Algérie

Selon le ministre de la Communication : Le statut du journaliste en cours d’élaboration



Le ministre de la Communication, Hachemi Djiar, a déclaré, hier, lors d’une rencontre avec le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), Aidan White, que le statut du journaliste est en cours d’élaboration.

Le membre de l’Exécutif a plaidé, en outre, pour la création d’organisations pour les journalistes et les éditeurs qui puissent parler au nom de la profession. Le secrétaire général de la FIJ a demandé la dépénalisation des jugements contre les journalistes et relevé la nécessité de la séparation entre le service public qui incombe à la Radio et la TV et les pouvoirs publics. Concernant le séminaire, portant sur la coopération dans le monde arabe et avec l’Iran, plusieurs recommandations ont été adoptées en faveur de la corporation en Algérie. Les syndicats arabes s’engagent à soutenir leurs collègues de l’Algérie dans leur combat pour mettre fin aux poursuites judiciaires et dépénaliser le délit de presse lié à la diffamation ou à l’offense. Par ailleurs, le Syndicat national des journalistes (SNJ) est appelé à faire sa mue avec la nécessité de renforcer ses rangs. Sur le plan régional, les participants ont tenu à réitérer les résolutions de la réunion régionale de Beyrouth 2006. Il est demandé d’assurer une formation pour la sécurité des journalistes et de sensibiliser les gouvernements arabes sur la mise en application de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU. En outre, les participants soulignent que la liberté de la presse, l’indépendance éditoriale, les mécanismes internes d’organisation et le code d’éthique sont des conditions sine qua non pour une presse professionnelle. Lors de la séance matinale, le directeur du journal El Watan, Omar Belhouchet, a présenté des éléments d’explication concernant la problématique de l’indépendance éditoriale. Il rappelle, d’emblée, que la presse privée en Algérie est devenue, dès sa naissance en 1991, une presse de combat et d’urgence face au péril intégriste sans oublier les pressions exercées par les autorités. Cependant, précise-t-il, les mutations enregistrées depuis l’année 2000 exigent de la presse qu’elle revienne aux règles professionnelles du journalisme, et sorte de l’emprise du commentaire. « Le journaliste n’est pas un homme politique ni les journaux des instruments politiques », a-t-il résumé. M. Belhouchet indique qu’il n’est pas question d’être au centre du monde mais simplement de faire du journalisme et donner la voix à ceux qui ne sont pas aimés. Interrogé sur le mode de financement des publications privées, il explique qu’après la loi de Hamrouche qui avait assuré deux années de salaire pour tout journaliste qui rejoint un organe privé, les recettes proviennent exclusivement des ventes et de la publicité. « La presse privée n’est, certes, pas synonyme d’indépendance », a-t-il concédé, expliquant, toutefois, que des journaux comme El Khabar, El Watan et le Soir d’Algérie avaient été créés par des collectifs de journalistes, ce qui laisse impossible toute interférence extérieure sur le contenu du journal. M. Belhouchet indique également que le menu du journal est préparé dans la conférence de rédaction avec la présence de tous les journalistes. « Dans ces conditions-là, il est très difficile d’occulter des faits, des réalités ou de taire, par exemple, des affaires de corruption », a-t-il conclu. Prenant la parole, le DG de la TV, H. H. Chawki, a affiché son adhésion pour l’ouverture de l’audiovisuel au secteur privé. « La télévision privée va laisser la place à la concurrence », expliquera-t-il. Il dira qu’il est temps que le gouvernement se consacre à son rôle de législateur et non pas comme une arme contre la presse. Il a annoncé également que le gouvernement va examiner la stratégie de la communication en Algérie. HHC indique que le financement de la TV, pour l’exercice 2007, provient de la redevance (30%), du Trésor public (30 %) et des ressources propres (40%). A rappeler que ce séminaire a été organisé par la FIJ, la Fondation Friedrich Ebert, International media support et le SNJ.
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