Algérie

Sel et sucre


Sel et sucre
Le ministère du Commerce compte légiférer pour limiter les taux d'intégration du sucre et du sel dans les produits alimentaires.Le gouvernement algérien semble vouloir prendre le taureau par les cornes et s'attaquer à un fléau qui a longtemps sévi dans le pays, sans qu'aucun responsable ne s'en émeuve outre mesure : celui du manque d'hygiène alimentaire chez le consommateur algérien. Il n'est, en effet, un secret pour personne que l'Algérien consomme des aliments on ne peut trop salés, ou trop sucrés.En tous les cas, à chaque fois, c'est un cran au-dessus de la mesure. Pour l'anecdote, quand des ressortissants d'autres pays viennent en Algérie, ils sont, à chaque fois étonnés quand, s'attablant dans une des terrasses d'Alger ou d'Oran, de constater que le sachet individuel de sucre qui accompagne la tasse de café est «à ce point consistant». Cet exemple renseigne à lui seul sur le laisser-aller et l'absence totale de normes concernant l'hygiène alimentaire.Aussi, pour remédier à cet aléa et garantir au consommateur algérien une alimentation saine, le ministère du Commerce a décidé de préparer deux décrets exécutifs, relatifs à la limitation du taux de sucre dans les boissons gazeuses et les jus, et à la diminution du taux de sel dans le pain. Cette annonce a été faite, mardi dernier, à l'occasion d'une journée d'étude tenue à l'hôtel Royal, organisée par la Fédération algérienne des consommateurs, avec le concours de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).L'information a été reprise dans une dépêche APS, qui a fait parler Zaki Hariz, président de la FAC. Ce dernier a alors déclaré que «la publication de ces deux décrets constituera une avancée importante vers une culture de consommation saine et équilibrée». Et d'ajouter qu'il faut apprendre au consommateur, dès son plus jeune âge, «à manger avec moins de sel et de sucre». M. Mouad, président de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Oran, avec qui nous nous sommes entretenus hier, a annoncé que pour ce qui est de la mesure relative à la limitation du taux de sucre dans les boissons gazeuses et les jus, si elle venait à se concrétiser, ce ne sera qu'une bonne chose, et cela à tous les points de vue.«D'un côté, ce sera un bienfait pour la santé du consommateur, à qui il sera proposé des boissons moins caloriques, contenant moins de sucre. Mais encore, sachez qu'en cette période de crise, une telle mesure aidera un tant soit peu à alléger la facture de l'importation. En effet, bon nombre d'usines de jus et les limonaderies ont recours, pour la composition de leurs boissons, à un sucre non ordinaire, importé spécialement pour la confection des sodas. Aussi, si cette mesure peut aider à baisser un tantinet la facture, alors ce sera un point positif.»Ceci étant dit, ajoute-t-il, quand bien même ces deux décrets ? qui ne sont, rappelons-le, qu'au stade de projet ? finiront par être appliqués, cela n'impactera en rien sur le prix de vente de ces boissons. «La seule modification qui sera apportée concerne la composition chimique. La pesée de la boisson sera la même et, de ce fait, le prix ne devrait pas changer», dit-il encore. Il faut savoir que les fabricants de jus sont surtout présents au centre du pays, nous explique-t-il, et dans une ville comme Oran, on ne les compte que sur les doigts d'une seule main.La seule crainte serait de voir l'émergence d'un circuit industriel informel dans l'agroalimentaire, comme cela est le cas dans le textile. Ceci dit, assure-t-il, les directions de commerce seront à pied d'œuvre en opérant des contrôles ordinaires et inopinés, dans le but de s'assurer que les usines de jus et les limonaderies respecteront les nouvelles normes, une fois que celles-ci seront promulguées officiellement par décret exécutif.Les propos de M. Mouad rejoignent, quelque part, celle du président de la FAC, qui a affirmé, mardi lors de la journée d'étude, qu'un travail de sensibilisation et d'information était plus que nécessaire auprès des producteurs des boissons gazeuses et des boulangers, et que des opérations de contrôles doivent être régulières mais à la condition que tous les moyens soient donnés aux directions du commerce.
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