Algérie

Secteur de la PME à Tizi Ouzou : L’unité Cosmos sur orbite


L’entreprise Cosmos, qui fabrique des détergents, est l’une des rares unités performantes dans la wilaya de Tizi Ouzou. En plus des multiples blocages (foncier industriel insuffisant, zone industrielle non viabilisée, lenteurs bancaires), Cosmos a été la cible d’attaques terroristes à deux reprises.

Pour le PDG, Abdenour Laâzib, le business rime avec combat. Celui de hisser et de maintenir une entreprise citoyenne à un niveau de performance enviable. Pour accéder à l’unité située au village Laâzib Ahmed, il faudrait emprunter une piste boueuse et en pente. C’est peut-être la discrétion de cette entreprise qui fait son succès. Elle emploie 170 travailleurs, produit 36 000 tonnes de poudre de détergent par an et réussit un remarquable business plan qui va la propulser sur les marchés extérieurs grâce à un partenariat avec des entreprises Européennes. Toutefois, la question de sécurité préoccupe sérieusement le premier responsable de l’entreprise. Il dira : " Depuis que mon entreprise a été l’objet d’une attaque le 11 avril de l’année dernière, j’ai été contraint de recourir à une société spécialisée en gardiennage. Les autorités sollicitées à ce sujet sont restées sourdes à mes multiples requêtes. C’est du devoir de l’Etat d’assurer la sécurité. Je débourse 1,2 million de dinars par mois pour la prise en charge de la sécurité. Malgré cela, je ne bénéficie pas d’un allégement fiscal, car il faut bien que l’on me déduise ces dépenses de l’imposition. L’esprit d’entreprise n’est pas encouragé à Tizi Ouzou ". Malgré cette situation d’insécurité qui pèse lourdement sur la sérénité au sein de Cosmos, l’unité tourne H 24 et se trouve en pleine expansion. Les produits de cette entreprise ont pénétré les marchés Irakien, Libyen, Tunisien et Camerounais. Selon le PDG, l’entreprise reprend une bonne part du marché local dont la demande est sans cesse croissante mais ne peut être satisfaite dans l’immédiat en raison de ces capacités actuelles de production encore limitées. " Malgré l’insécurité, je n’ai pas songé à cesser les activités. J’ai en effet, des engagements moraux vis-à-vis des travailleurs, de mes partenaires, notamment la banque, mes fournisseurs et mes clients nationaux et étrangers. J’emploie aussi des handicapés et voyez-vous, je ne peux pas abandonner tout ce monde ", soupire M. Laâzib. Ce dernier a également affirmé que des comités des villages d’Ihasnawen et d’Ath Zmenzer lui avaient apporté leur soutien et exprimé leurs encouragements au lendemain de l’attaque terroriste de l’année dernière. Ces réconforts sont, pour le patron de l’entreprise, une autre raison pour continuer à travailler. Aujourd’hui, l’essor est tel qu’un plan d’investissement est en phase de concrétisation. Quatre autres unités de production seront bientôt réceptionnées dans la zone industrielle de Tala Atmane. Ces entreprises produiront des détergents et d’autres produits industriels, dont la nature n’est pas précisée par le PDG, en " raison de la concurrence ", a-t-il justifié. Plus de 400 nouveaux emplois seront créés sur le nouveau site dont les travaux sont en cours d’achèvement. La mise en service est annoncée pour l’été prochain. L’investissement est lourd et les contraintes sont multiples. " Rien que pour avoir un site industriel opérationnel , il faudrait mobiliser 150 millions de dinars, mais ce qui démobilise le plus, ce sont ces blocages méchants dont je n’arrive pas à situer les responsables. J’ai demandé l’attribution d’une assiette consistante, mais l’on me propose 2000 m2. Dans des hangars d’une telle superficie, l’on ne peut même pas charger et décharger aisément cinq semi-remorques. Dans d’autres wilayas, un investisseur peut obtenir jusqu’à 30 000 m2 ", déplore M. Laâzib, sur un ton dépité. La zone industrielle de Tala Atmane n’est même pas alimentée en eau potable. Et, pour faire tourner Cosmos, ses responsables ont réalisé deux forages. En dépit de ces tous écueils, l’essor est tout simplement remarquable. Concernant les nouveaux projets en cours de finalisation avec des partenaires étrangers (dont les nationalités n’ont pas été révélées), Abdenour Laâzib déclare : " Cosmos détiendra plus de 50 % des parts. Notre objectif est d’acquérir un know-how qui nous permettrait de générer des richesses et non pas pour expatrier des devises comme le font certains. L’une des unités est conçue pour fonctionner sous douane. Les produits seront exclusivement destinés aux marchés étrangers dont notre partenaire aura la charge ". La mise sur orbite réussie de Cosmos repose essentiellement sur l’élément humain. L’apport à la fiscalité est " important " et la création d’emplois se fait par dizaines. " La clé de la réussite ? Elle est simple. Je suis toujours à l’écoute des travailleurs ", dit le PDG. Il annonce, non sans un sentiment de fierté qu’il a appliqué la nouvelle grille des salaires décidés par la dernière tripartite.




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