Scènes de terreur aux urgences

Le service des urgences du C.H.U Ben Badis de Constantine, a été, durant la nuit du 11 au 12 du mois courant, vers une heure du matin, le théâtre de longs moments de terreur, suite aux actes de vandalisme commis par un groupe d'une cinquantaine de jeunes environ, venus accompagner un blessé, admis au service dans un état grave pour soins urgents suite à une chute d'une hauteur de 40 mètres.
Malheureusement et malgré les grands efforts déployés durant quatre heures, de 21h à une heure du matin, par l'équipe médicale de permanence dans le service pour tenter de sauver l'accidenté, celui-ci a fini par succomber à ses blessures. Ce qui a provoqué la furie destructrice de ses accompagnateurs, qui ont commencé à casser des carreaux, et ont endommagé sérieusement un appareil respirateur du bloc opératoire et saccager tout ce qu'ils ont trouvé sur leur passage.
D'après les témoignages du personnel de ce service faits jeudi à la radio, l'intervention des agents de sécurité du C.H.U n'a pas suffi à contenir la colère de ces gens, qui auraient pu commettre l'irréparable en s'attaquant au personnel médical et paramédical, si ces derniers ne s'étaient pas réfugiés.
L'administration de l'hôpital a été contrainte de faire appel aux services de sécurité qui ont rétabli le calme et la sécurité après une intervention musclée. Sans précédent aucun, d'après les déclarations du personnel du service, cet incident grave pose encore avec acuité le problème de sécurité dans le service des urgences, surtout de nuit, dans cet établissement de santé à vocation régionale très sollicité. Des témoins parmi le personnel, présents durant cette nuit très agitée, disent «qu'ils ne sont pas prêts d'oublier de sitôt ce qu'ils ont vécu et qu'ils ont eu affaire à des jeunes agressifs et dont plusieurs d'entre eux étaient ivres». Evoquant leur vulnérabilité dans l'exercice de leur métier, ils ont déclaré, en lançant un véritable SOS, qu'ils ne se sentent plus en sécurité, isolés et manquant de protection».
Interrogé, le Professeur Oubira, directeur général du CHU, a déclaré qu'il «s'est réuni avec le personnel traumatisé et s'est efforcé de les rassurer en promettant notamment de mettre en place un nouveau dispositif de sécurité, qui va, d'après lui, prendre efficacement en charge cette question tant pour le personnel, que pour les visiteurs du C.H.U. Contacté jeudi, le chargé de la communication de l'établissement hospitalier, M. Kaabouche, a confirmé la réunion du personnel des urgences avec le directeur de l'hôpital, ainsi que les dispositions prises en ajoutant que le directeur général du CHU va demander l'aide des autorités de la wilaya, plus spécialement de la sûreté, afin de renforcer les effectifs de sécurité affectés à son établissement d'une façon générale et dans le service des urgences, qui fonctionne H/24, en particulier.