Scène insolite à Béni-Saf

Un sanglier sème la terreur en ville Il était 7h20, hier, à Béni-Saf, quand les gens du quartier Sidi Boucif ont commencé à vaquer à leurs occupations quotidiennes. Il faisait très froid en cette matinée. Les commerces ouvraient un à un bien que la nuit recouvrait encore la région. Soudain, un épicier situé juste en face de la SAA s’est écrié : «Un sanglier! Un sanglier!» Le cri est aussitôt relayé par ceux des passants, effrayés par la taille et le corps massif et vigoureux du suidé solitaire qui venait de pointer son groin armé de deux longues et dangereuses dents recourbées vers le haut et qui n’en voulait apparemment qu’aux poubelles, à la recherche de restes pouvant calmer ses entrailles affamées. Quelques tas d’ordures plus loin, la clameur publique s’intensifiant, l’animal alors calme baisse son imposante tête et charge sans crier gare.C’est la panique générale. Un infirmier qui sortait des urgences a failli être éperonné par les défenses du sanglier. Un vieux retraité lève-tôt, pris de court par la charge imposante du mammifère, jette ses deux pains chauds sur la chaussée avant de se mettre à courir à toutes jambes. Il trouvera fort heureusement refuge dans un magasin tout proche. A l’école de Sidi Boucif, la vigilance totale était de rigueur, de peur que les écoliers qui commençaient à arriver ne soient blessés par la bête effarouchée. Celle-ci s’éclipsera quelque temps plus tard vers l’est de la cité, traversant la pinède qui longe la daïra avant de disparaître dans les environs. La protection civile, intervenue rapidement, n’a rien eu à faire, sinon constater la disparition de l’animal. Selon un habitant du quartier, des battues sont nécessaires pour retrouver la bête et pour, éventuellement, éloigner des lieux habités le reste de la harde. D’après certaines sources, le sanglier en question vivrait sur les hauteurs de la plage de Sidi Boucif où des enfants l’auraient vu. La sécheresse empêchant les plantes de pousser, le mammifère a été, semble-t-il, poussé à quitter son domaine, pour se rapprocher de la ville, poussant même de temps à autre des incursions «gastronomiques» intra-muros. Cette fois, on a eu vraiment chaud.