Algérie

Scandales liés à la corruption, climat social explosif, tensions régionales Bouteflika : une attaque sur fond de malaise


L'attaque ischémique transitoire (AIT) dont a été victime, samedi en début d'après-midi, le président Bouteflika aurait-elle quelque lien avec le contexte politico-social délétère que connaît actuellement le pays ' 'C'est très possible", estime un spécialiste en rythmologie, interrogé par Liberté, 'une tension nerveuse, une colère peuvent être des facteurs déclencheurs d'une attaque vasculo-cérébrale". Et justement en fait de colère, nous croyons savoir que le Président en a eu une très grosse qui l'aurait poussé à mettre fin aux fonctions de son conseiller de frère, à cause, explique-t-on, de ses liens supposés avec les dossiers de corruption.
Notre confrère le Quotidien d'Oran, qui expliquait, pour sa part, le limogeage de Saïd Bouteflika pour des raisons strictement 'familiales", ajoutait dans son édition de samedi que le chef de l'Etat devait tenir un Conseil des ministres où 'de grandes décisions" seraient annoncées. Des mesures en rapport avec les scandales de corruption ' Probablement.
Une chose est néanmoins sûre : ces scandales impliquant des proches du Président, comme Chakib Khelil, comme ce conseiller personnel cité pour trafic d'influence dans l'acquisition de logements AADL ont gravement déteint sur le climat politique. Et sur Abdelaziz Bouteflika lui-même. Un de ses conseillers intervenant le mois de mars sous le couvert de l'anonymat dans le quotidien Al-Khabar faisait part de 'la révolte" du Président qu'il disait 'peiné" par ces affaires scabreuses. Ces informations 'soulèvent notre révolte et notre réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l'écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation", avait-il écrit dans un message au secrétaire général de l'UGTA le 24 février dernier.
Toutes ces affaires de concussion, qui donnent sa pleine mesure à la prédation subie par l'économie nationale, viennent se greffer aussi sur un climat social explosif.
Aux grèves sectorielles et autres émeutes, qui ont fini par entrer dans le quotidien des Algériens, à cause de leur occurrence, est venu s'ajouter un fait inédit : la révolte des jeunes chômeurs du sud du pays qui ont décidé visiblement de rompre avec le fatalisme ancestral. Ces derniers, sous l'impulsion de la dynamique Coordination des chômeurs du Sud, dirigée par Tahar Belabbès, ont enchaîné des manifestations de rue à Ouargla, El-Oued, Ghardaïa et Laghouat pour exprimer des revendications en rapport avec l'emploi, la formation et l'investissement dans le Sud. Et en parlant de Sud, on ne saurait faire l'impasse sur ce qui se passe à nos frontières avec le Mali, la Libye.
La situation dans cette région, de par son potentiel de dangerosité et d'instabilité, est un autre facteur qui impacte négativement le climat général du pays qui se serait bien passé de cette nouvelle maladie du président Bouteflika à une année de la fin de son troisième mandat. Un mandat marqué au coin des scandales. En somme, un mandat de trop.
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