Algérie

Sarkozy fustige la gestion de la monnaie unique



Polémique européenne autour de l?euro fort Après la récente sortie du candidat UMP à l?élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, qui a affirmé la semaine dernière qu?il "n?acceptait pas la façon dont est gérée" la monnaie unique, la polémique sur les conséquences économiques de la vigueur de l?euro est de nouveau relancée. Le candidat de droite à l?élection présidentielle française Nicolas Sarkozy a ainsi relancé le débat sur la valeur de la monnaie unique et la politique de change observée par la Banque centrale européenne (BCE), au moment au l?euro est remonté, selon l?AFP, à son plus haut niveau depuis trois mois face au dollar. La monnaie européenne a en effet grimpé vendredi dernier en matinée jusqu?à 1,3340 dollar, soit au plus haut depuis le 8 décembre dernier et non loin de son pic du 4 décembre 2006 à 1,3367 dollar. Dans son plaidoyer pour une politique européenne active de change, Sarkozy a mis en avant en guise d?argument, les difficultés auxquelles fait face Airbus au regard du taux de change élevé de l?euro, faisant ainsi écho à des propos tenus récemment par le patron de cet avionneur européen, Louis Gallois. En 2005, rappelle-t-on cependant, EADS, la maison mère d?Airbus, a affiché ses plus gros bénéfices, au moment où l?euro a enregistré sa moyenne la plus élevée face au dollar depuis sa création. Aussi, pour nombre d?observateurs, les propos de Sarkozy sur les conséquences économiques de l?euro fort sont carrément antinomiques avec la position officielle des grandes puissances du G7 -dont la France fait partie- et qui suppose de laisser les taux entre les devises fluctuer au gré du marché. Ainsi, des économistes cités par l?AFP, ont qualifié cette sortie du candidat UMP à la présidentielle de très "française" et éminemment politique. Elle a "pour objet de gagner des voix, du côté des syndicats ou dans le secteur industriel. La validité de l?argument économique est très faible", estime en ce sens, Lucy Hartiss, de Capital Economics. "Certains secteurs sont certes exposés à un euro fort, mais le problème du défaut de compétitivité de l?économie française n?est pas là", ajoute-t-elle, pointant plutôt le coût du travail et la productivité. "Le taux de change n?est qu?un coût parmi d?autres", a affirmé pour sa part à l?AFP, un économiste londonien ayant requis l?anonymat ", ajoutant qu? " il est plus facile pour un homme politique de vouloir toucher au taux de change qu?au salaire minimum par exemple". A rappeler que les retombées de la vigueur de l?euro sur l?économie européenne font l?objet d?un débat récurrent en Europe. A la fin de l?année dernière, quand l?euro a passé la barre de 1,30 dollar, la classe politique française était déjà montée au créneau. Le Premier ministre Dominique de Villepin, relié par son ministre de l?Economie et des Finances Thierry Breton et par des membres de l?opposition socialiste, avait alors appelé l?Union européenne à mettre en place une "véritable stratégie de change". S?agissant des récentes déclarations du candidat Sarkozy sur ce même sujet, les analystes n?ont pas manqué de relever qu? elle se démarquent clairement de la discipline observée à l?endroit de la BCE, par d?autres puissances européennes membres de la zone euro, à l?image de l?Allemagne. Du reste, s?interroge un économiste d?une banque d?affaires à Londres, cité par l?AFP : "Comment peut-on d?un côté faire la leçon à la Chine et au Japon (à qui l?on reproche leur interventionnisme monétaire, ndlr), et, de l?autre, essayer de manipuler ou d?orienter les taux de changes en zone euro ?"


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