Algérie

15 salles obscures fermées à Tizi Ouzou



Durant les années 1990, la wilaya de Tizi Ouzou comptait 16 salles de cinéma, dont il n’en subsiste que de lointains souvenirs. Une seulement a échappé à la malédiction des fermetures, celle de la maison de la culture Mouloud Mammeri qui programme par intermittence des projections. Pour diverses fortunes, le reste du parc cinématographique est tombé en décrépitude au grand dam des amoureux du 7e art. Dans des villes comme Azeffoun, Boghni, Maâtkas, Ouadhias, Larbaâ Nath Irathen et  Aïn El hammam, entre autres,  qui disposaient jadis de clubs cinéphiles, c’est toujours l’écran noir. Le lever de rideau n’est pas pour demain tant les autorités locales sont dans l’incapacité  financière de procéder aux travaux de réfection nécessaires. Résultat : certaines salles sont fermées depuis le début des années 1980 comme celle de Maâtkas. Abandonnée à son triste sort, cette infrastructure s’est écroulée  partiellement.  A Aïn El Hammam, la salle qui vient d’être rénovée n’est toujours pas prête  pour des projections. Même image d’abandon et de désolation au chef-lieu de wilaya. Les salles de cinéma le Mondial, le Djurdjura, l’Algeria et le Studio, qui faisaient jadis la joie des férus du grand écran, ont baissé rideau l’une après l’autre. Le théâtre Kateb Yacine, qui a changé de statut pour devenir officiellement théâtre régional, reprend sa vocation initiale. La salle le Studio occupée pendant une quinzaine d’années par une  association culturelle est toujours en ruine. Une ancienne délibération de l’APC avait affecté cette structure à la Protection civile de la wilaya de Tizi Ouzou pour y installer le SAMU. Le projet n’a jamais vu le jour. Le Mondial et le Djurdjura sont logés à la même enseigne. La salle de cinéma le Djurdjura, qui a été incendiée lors des émeutes qui ont suivi l’assassinat du chanteur Matoub Lounès en 1998, devait être transformée en musée. Pendant des années, elle faisait l’objet de nombreuses convoitises. Des élus avaient même voulu construire à sa place un centre commercial. Les immeubles abritant les ex-salles de cinéma le Djurdjura et le Mondial sont affectés au profit du ministère de la Culture par arrêté du wali, depuis 2005. «Ces immeubles sont destinés à recevoir des projets d’équipements publics à vocation culturelle», nous dit-on. En attendant, les cinéphiles se rabattent occasionnellement sur la maison de la culture Mouloud Mammeri qui diffuse des films. Mais il est rare qu’une projection soit à l’affiche. Le reste du programme est monopolisé par d’autres activités telles que des galas et des rencontres politiques. Durant l’année 2010, cet établissement  a abrité 159 événements et manifestations culturelles qui se résument principalement à des spectacles de chant et de théâtre. «C’est vraiment dommage qu’une grande ville comme Tizi Ouzou ne dispose pas de salles de cinéma à l’instar des autres wilayas du pays», fait remarquer amèrement un animateur d’une association culturelle activant au chef-lieu de wilaya. Le programme d’investissement dans le secteur de la culture dans la wilaya de Tizi Ouzou  2010-2014 ne prévoit aucun projet de réhabilitation des salles de cinéma fermées. Ce n’est sûrement pas faute de budgets puisque 18,40% seulement du crédit alloué aux opérations inscrites au titre des différents programmes de ce secteur  ont été consommés
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