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Saisie par une grande fébrilité : Nouveau coup de tabac à Wall Street



La Bourse de New York, après plusieurs séances tumultueuses, a de nouveau été saisie jeudi par une grande fébrilité, faisant chuter ses indices vedettes de plus de 10% depuis les sommets atteints fin janvier.Le Dow Jones Industrial Average, qui regroupe 30 grands noms de Wall Street, a perdu 4,15%, soit plus de 1.000 points.
Depuis son record le 26 janvier, il a abandonné 10,35%.
Le S&P 500, qui regroupe les 500 plus grandes entreprises cotées aux Etats-Unis, a de son côté reculé de 3,75%. Il a aussi dégringolé de 10,16% depuis son dernier record fin janvier.
Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a lui lâché 3,90%.
"Les vendeurs ont clairement pris les manettes, toute l'ébullition qu'on a vu en janvier est désormais effacée", a remarqué Adam Sarhan, gérant de portefeuille à 50 Park Investment. "Le marché cherche une direction. Et tant que rien ne change, la tendance est à la baisse".
Dans le sillage de Wall Street, les bourses asiatiques ont également plongé vendredi à l'ouverture.
En Chine, l'indice composite de Shanghai lâchait 5,47% dans les premiers échanges, à 3.083,60 points. A la Bourse de Shenzhen, l'indice composite perdait 3,48% à 1.674,18 points.
A Hong Kong, l'indice Hang Seng cédait dans le même temps 1.288,22 points, soit 4,23% à 29.163,05 points.
Au Japon, à la bourse de Tokyo, le Nikkei des 225 valeurs vedettes perdait dans les premiers échanges 3,22% (-704,01 points) à 21.186,85 points et l'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau reculait de 3,18% (-56,14 points) à 1.709,55 points.

Taux d'emprunt en hausse
La déroute de Wall Street a été déclenchée la semaine dernière par une montée rapide du taux d'emprunt à dix ans des Etats-Unis. Après plusieurs mois d'euphorie boursière et sur fond d'amélioration de l'économie, les investisseurs se sont soudainement inquiétés d'une possible accélération de l'inflation et d'une remontée plus rapide que prévu des taux d'intérêt de la banque centrale américaine. Cette évolution rend plus cher le coût des emprunts aussi bien pour les entreprises que pour les investisseurs et offre aux courtiers un placement désormais un peu plus rémunérateur et moins risqué que les actions. En cours de séance jeudi, ce taux d'emprunt a grimpé jusqu'à 2,882%, soit tout près de son niveau atteint lundi quand le Dow Jones a enregistré sa pire chute depuis 2011. Il est ensuite redescendu mais la nervosité était installée.
Les investisseurs gardaient aussi jeudi un oeil sur Washington, où le Congrès devait voter sur un accord budgétaire scellé mercredi entre la majorité républicaine et l'opposition démocrate du Sénat. "La perspective de voir les dépenses de l'Etat augmenter a alimenté le mouvement de vente sur le marché" de la dette américaine, ont souligné les analystes de Briefing.

'Pas anodin'
Aussi après avoir démarré près de l'équilibre, les indices ont peu à peu perdu de la vigueur avant d'accélérer leur débandade en fin de séance. Ils sont désormais revenus à leur niveau de fin novembre. "Quand on voit deux mois et demi de gains effacés en quelques jours, ce n'est pas anodin", a relevé M. Sarhan. "Ce n'est pas seulement Monsieur et Madame Dupont qui vendent leurs actions, ce sont les gros investisseurs institutionnels."
D'autres observateurs étaient moins inquiets. "Le marché des actions va continuer à évoluer comme cela (en dents de scie) sans que l'on sache quand cela va s'arrêter", a estimé Art Hogan, de Wunderlich Securities.
Dans les salles de marchés, l'ambiance "est plus à la frustration qu'autre chose", a-t-il ajouté. "Ce n'est pas vraiment de la panique (...) c'est une façon de tester jusqu'où on peut descendre."
"Quand les indices montaient bien plus rapidement que ce qu'ils devaient, personne ne disait rien", a rappelé Nancy Tengler, responsable des investissements chez Heartland Financial. "Maintenant qu'ils se recalibrent, tout le monde devient nerveux et inquiet."
Pourtant, a-t-elle souligné, les taux d'emprunt ont déjà été bien plus élevés par le passé. "Je pense qu'on n'est pas encore au moment où les investisseurs vont en masse vendre leurs actions pour acheter des obligations. Mais à court terme, cela rend fébriles certaines personnes."
Interrogé sur la chute du Dow Jones, un porte-parole de la Maison Blanche a mis en avant le faible taux de chômage et les bénéfices élevés des entreprises, "des éléments fondamentaux qui reflètent une économie en forme".

Les Bourses européennes chahutées
Les Bourses européennes ont fini jeudi en net recul dans des marchés en proie à de fortes turbulences depuis le début de la semaine, la baisse s'accélérant en fin de séance après la publication de bons chiffres de l'emploi américains. Les marchés restent "encore assez nerveux" après les fortes baisses enregistrées en début de semaine sur les places financières internationales, juge Andrea Tuéni, analyste de Saxo Banque. "Il y a encore un traumatisme du côté des investisseurs par rapport à ce qui s'est passé", ajoute le spécialiste.
Même s'il observe "une baisse de volatilité", celle-ci "reste plus élevée que ce à quoi on était habitué" et "il y a encore beaucoup d'hésitation, d'incertitude, et de nervosité sur les marchés".
Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont enregistré une baisse surprise pour descendre à leur deuxième plus bas niveau en 45 ans, à 221.000 demandes d'allocations au chômage pour la semaine close le 3 février. Ces bons chiffres pourraient entraîner "normalisation plus rapide de la politique monétaire" américaine.

L'Eurostoxx 50 a perdu 2,24%
A Paris, le CAC 40 a fini en net recul de 1,98%, soit 104,22 points, à 5.151,68 points, dans un volume d'échanges de 5,6 milliards d'euros. Publicis s'est envolé (+3,95% à 57,94 euros). Total a pris 0,70% à 45,08 euros.
Société Générale a gagné 1,95% à 45,13 euros. Pernod Ricard a également progressé de 2,13% à 127,30 euros. Air France-KLM a reculé de 5,89% à 10,87 euros. Korian a plongé de 8,59% à 22,98 euros. Legrand a abandonné 3,99% à 61,60 euros. Le Footsie londonien a terminé en forte baisse de 1,49%, soit 108,73 points, à 7.170,69 points, plombé par la hausse de la livre après un discours ferme de la Banque d'Angleterre (BoE). British Americain Tobacco (BAT) a perdu 3,18% à 4.497,50 pence, Imperial Brands 2,75% à 2.684,00 pence, le groupe de produits de grande consommation Reckitt Benckiser 2,14% à 6.400,00 pence et Burberry 1,69% à 1.543,50 pence. Dans le secteur du BTP et de la construction, Barratt Developments a lâché 4,19% à 548,20 pence, Berkeley 4,49% à 3.725,00 pence, Persimmon 4,24% à 2.394,00 pence et Taylor Wimpey 4,19% à 181,95 pence. En revanche, le numéro un mondial de la restauration collective Compass a bondi de 5,32% à 1.513,50 pence. GlaxoSmithKline (GSK) a gagné 1,43% à 1.303,80 pence.
La perspective d'une hausse des taux au Royaume-Uni a profité au secteur bancaire: Barclays a pris 0,47% à 194,10 pence et RBS 1,03% à 283,60 pence. A Francfort, le Dax a dévissé de 2,62%, après avoir cédé 3% peu auparavant, à 12.260,29 points, soit un recul de 246 points.
Le MDax des valeurs moyennes a chuté de 2,51% à 25.234,46 points. Commerzbank a terminé en baisse de 2,35% à 12,46 euros et sa concurrente, Deutsche Bank, de 2,36% à 12,80 euros. Daimler a reculé de 0,45% à 70,33 euros. En bas d'un tableau entièrement dans le rouge, Lufthansa a cédé 5,23% à 26,46 euros. L'indice FTSE Mib de Milan a perdu 2,26% à 22.467 points. UniCredit a réalisé la meilleure performance, gagnant 2,1% à 17,836 euros, après avoir publié des résultats 2017 meilleurs que prévu. Suivaient Finecobank (+0,31% à 9,588 euros) et Banco BPM (+0,31% à 3,0845 euros). Toutes les autres valeurs étaient dans la rouge.
La chute la plus forte a été enregistrée par Recordati (-8,06% à 31,96 euros). Très mauvaise séance également pour Buzzi Unicem (-6,19% à 20,77 euros), STMicrolectronics (-5,75% à 17,285 euros), Fiat Chrysler (-4,83% à 17,946 euros) ou encore CNH Industrial (-4,61% à 11,06%).
A Madrid, l'Ibex-35 a abandonné 2,21% à 9756,30 points points, accentuant son recul après l'ouverture en berne de Wall Street. Toutes les valeurs phares de l'indice terminent en forte baisse (Banco Santander -2,63% à 5,58 euros, Inditex -2,21% à 26,16 euros, Telefonica -2,90% à 7,66 euros). Les plus lourdes chutes reviennent à l'aciériste Arcelor Mittal (-4,15% à 26,59 euros) et au groupe de construction ACS (-4,04% à 28,71 euros). La seule valeur à terminer en hausse est l'électricien Endesa (+0,53% à 16,95 euros). A Amsterdam, l'indice AEX a clôturé en baisse de 1,91% à 526,12 points. A la baisse, le fabricant néerlandais de systèmes de lithographie pour l'industrie des microprocesseurs ASML (-4,95% à 148 euros) et Arcelor Mittal (-3,97% à 26,61 euros). A la hausse, le leader mondial de la peinture AkzoNobel a pris 2,85% à 76,58 euros. Le Bel-20 bruxellois a reculé de 2%, à 3.911,96 points.
Toutes les valeurs étaient en baisse sauf une: le fabricant de produits d'hygiène Ontex (+2,63% à 25 euros).
Le brasseur belgo-brésilien AB InBev a enregistré la pire performance: -2,83% à 85,53 euros. A Lisbonne, le PSI-20 a lâché 1,16% à 5.377,99 points.
Côté énergétiques, EDP a lâché 0,92% à 2,70 euros et sa filiale dans les renouvelables EDP Renovaveis 0,79% à 6,94 euros et Galp Energia 2,10% à 14,70 euros.
BCP a lâché 2,03% à 0,30 euro.
Parmi les rares valeurs dans le vert, Jeronimo Martins a gagné 2,05% à 16,92 euros.
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