Algérie

Saïd Bouteflika aurait été écarté Dans le sillage des révélations sur les scandales de corruption


Saïd Bouteflika aurait été écarté Dans le sillage des révélations sur les scandales de corruption
Il flotte comme un air de fin de règne au palais d'El Mouradia.
A une année, presque jour pour jour, de la fin de son troisième et tumultueux mandat, le président Bouteflika semble plus que décidé à mettre au vert, à l'abri de turbulences futures, ses «hommes de main» englués ' pour certain d'entre eux ' dans des affaires de grosse corruption. Après Chakib Khelil, Mohamed Bedjaoui, Tayeb Belaïz, Nourredine Yazid Zerhouni, etc. ' respectivement ex-ministres de l'Energie, des Affaires étrangères, de la Justice et de l'Intérieur ' c'est, semble-t-il, au tour de la fratrie de prétendre désormais au sésame présidentiel ouvrant droit au fameux statut procurant immunité et impunité.
Dans sa livraison d'hier, Le Quotidien d'Oran rapporte que Abdelaziz Bouteflika a décidé d'écarter son frère du poste qu'il occupait en tant que conseiller. «Ce limogeage, précisent les sources du quotidien de l'Ouest, est dû essentiellement à des raisons privées et non à de prétendues affaires (de corruption, ndlr) où le désormais ex-conseiller serait impliqué.»
Conseiller à la présidence nommé par décret non publiable, Saïd Bouteflika, naguère faisant office de vice-roi, d'éminence grise du président Bouteflika dont le pouvoir s'est vu décupler surtout depuis la maladie de ce dernier, est dans l''il du cyclone. Le cyclone DRS (Département du renseignement et de la sécurité) dont le fil des nombreuses enquêtes pour corruption et malversations ouvertes autour des passations de marchés publics (Sonatrach I, II, III, Autoroute Est-Ouest, etc.) remonte jusqu'au sulfureux conseiller. «Son limogeage ne m'étonne pas. C'est même dans l'ordre naturel des choses.
Si Bouteflika veut le préserver, il doit le libérer d'abord de toute charge officielle pour pouvoir probablement l'exfiltrer ensuite», réagit cet ancien officier supérieur du DRS. Selon lui, le président Bouteflika, «échaudé qu'il est par le syndrome Gamal Moubarak et son projet de succession dynastique, veut s'assurer une transition sans dommage, en tout point différente de celle qu'a connue le clan présidentiel en Egypte. C'est pour cela qu'il fait place nette, assainit le terrain, préserve son clan». Limogeage sous la contrainte ou répondant plutôt un deal au sommet pour stopper net le flux de déballage et d'étalage sur la place publique de scandales de corruption ' «Non, je ne crois pas à la thèse du limogeage», rétorque de but en blanc un ancien ministre qui se dit «certain» toutefois que le Président organise présentement le départ de son clan en l'éloignant de la sphère publique. «Si Bouteflika voulait véritablement se débarrasser d'un conseiller sulfureux, il en aurait d'abord fait de même avec d'autres conseillers non moins véreux», dit-il.
«Non, cela ne peut être qu'un ballon-sonde», ajoute-t-il. Le deal, si deal il y a, pourrait garantir, à ses dires, l'impunité en interne, mais pas hors des frontières. «Il faut savoir que ces responsables ont tous des biens à l'étranger et ils ne peuvent, dans le cas de procédures judiciaires les concernant, s'y soustraire, en Suisse ou ailleurs, si celles-ci sont enclenchées contre eux.»
Des «décideurs», dont ceux du «clan présidentiel», programmant par petites et successives touches leur retraite ' Cela ne relève pas du fantasme. Fin août 2012, un décret présidentiel donnait déjà la mesure de la débandade et du sauve-qui-peut en vigueur. Le décret en question est venu élargir l'assiette des bénéficiaires du passeport diplomatique. Anciens chefs d'Etat, leurs descendants, ascendants et collatéraux directs, Premiers ministres, ministres, généraux' sont assurés d'avoir leur ticket, laissant le peuple à sa galère voguant à la dérive.


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