«Rouiba champion africain des jus de fruits en 2020, telle est notre vision»

- NCA-Rouiba s'impose depuis quelques années déjà en leader sur le marché des jus frais à base de fruits. Quelle est la tendance des derniers indicateurs en termes de production, de croissance des ventes et des parts de marché 'Nous sommes effectivement sur une tendance continue à la hausse. Nous essayons de piloter nos performances principalement par l'innovation, l'amélioration continue de la qualité des produits et des services ainsi que par une dynamique d'investissements continus.Nous produisons annuellement un peu moins de 300 millions de cols (entre bouteilles et packs) avec des performances sur des segments stratégiques tels que le PET bien supérieures à celles du marché. En 2015, nous avons réalisé une croissance de plus de 50% sur les cols en plastique grâce à une diversification de produits et de formats introduisant des gammes Premium telle que la gamme Excellence en nectars et en pur jus.Nos parts de marché s'améliorent chaque année grâce à la croissance de nos capacités de production, mais aussi à l'amélioration de notre modèle de distribution. Cela étant, nous devons encore nous améliorer, essentiellement dans les régions de l'intérieur. Nous explorons sans cesse de nouvelles stratégies de déploiement afin de nous adapter au mieux aux spécificités de chaque région. Malgré cela, les études de notoriété que nous effectuons périodiquement nous placent en tête de liste des grandes marques de jus ; c'est dire l'étendue de notre potentiel dans un pays où de grands pôles régionaux sont en train de voir le jour.- Les résultats financiers et l'évolution des profits sont également indicateurs de la bonne santé de l'entreprise. Pouvez-vous nous en parler 'Les financiers diraient que tous nos ratios sont au vert mais il faut rester prudent. En effet, la conjoncture économique actuelle n'est pas très rassurante pour une filière qui dépend essentiellement des cours mondiaux des matières premières. Chaque glissement du dinar impacte nos marges opérationnelles. Nous devons continuellement piloter et optimiser nos coûts afin de limiter les effets ravageurs de la dévaluation.Bien qu'on s'en soit honorablement sortis avec un chiffre d'affaires en croissance de +6%, l'année 2015 fut économiquement difficile à cause de la perte de change.Ce risque continue à planer et les experts de la monnaie ne sont pas plus optimistes pour 2016. On s'attend à un exercice plutôt périlleux pour les opérateurs économiques. Une année où la créativité et l'agilité seront les maîtres-mots de la profitabilité. Concernant nos perspectives, nos équipes sont toutes confiantes considérant que le contexte est idéal pour asseoir définitivement notre position de leader.Nous considérons qu'il n'y a plus de place pour la concurrence déloyale et sauvage qui, sous d'autres cieux plus cléments, échappe à tout contrôle. Nous fêtons cette année notre 50e anniversaire, 50 ans de savoir-faire et de confiance partagée. Rouiba est aujourd'hui l'une des fiertés de l'industrie agroalimentaire algérienne avec une réputation qui dépasse nos frontières.- Quelle est la tendance du titre de l'entreprise en Bourse 'La tendance du titre est inversement proportionnelle à sa valeur réelle et ce n'est pas propre au titre Rouiba. La Bourse d'Alger est véritablement inerte, elle l'est par l'absence d'investisseurs de taille et par l'abstinence inexplicable des opérateurs institutionnels sensés en être les premiers animateurs.En l'absence d'une dynamique d'échange, les petits investisseurs animés essentiellement par des attentes spéculatives perdent vite leur appétit et se mettent en position de vendeurs. Cette perte d'attractivité impacte les valeurs cotées et les dénuent de tout intérêt. En dépit de ce paradoxe, Rouiba continue son ascension spectaculaire, que les chiffres démontrent. Nos actifs nets prennent de la valeur d'une année à l'autre et notre volume d'activité ne cesse de croître.Pour illustration, notre actif net a cru de +52% depuis 2013, dû essentiellement à nos investissements de plus de 4 milliards de dinars sur les trois dernières années, associés à une croissance à deux chiffres de notre chiffre d'affaires moyen par an. En conclusion, peu importe la cotation du titre quand l'entreprise continue à prendre de la valeur. On considère que ce décalage est purement technique, et les efforts déployés par l'Etat pour apporter une dynamique à la Bourse seront tôt ou tard levés. Selon des comparatifs internationaux basés sur des avis d'experts, Rouiba vaut au minimum deux fois sa valeur actuelle en Bourse.- Assurément, depuis juin 2014, le contexte économique ? marqué surtout par la dévaluation du dinar et le renchérissement des cours des matières premières ? pèse sur la trésorerie des entreprises. Quel est son impact sur la vôtre 'Nous avons beaucoup travaillé sur l'amélioration de la trésorerie notamment à travers l'optimisation des besoins en fonds de roulement. Malgré un niveau de créances clients un peu plus élevé que 2014, la réduction des stocks, l'amélioration des délais fournisseurs ainsi que le résultat opérationnel ont suffi à dégager des flux d'exploitation positifs concourant à l'amélioration de la trésorerie.A contrario, l'impact négatif provient plutôt du différentiel entre les flux de financement et les flux d'investissement en ce qui est relatif à la part des autofinancements dans les investissements globaux. En gros, les équilibres sont maîtrisés et maintenus à des niveaux normatifs en comparaison à la filière, même si on se serait largement passé de la perte de change subie cette année.- Dans cette conjoncture économique peu propice à l'investissement, quels sont les atouts sur lesquels joue NCA-Rouiba afin de consolider son positionnement et les facteurs qui font sa réussite 'Malgré une conjoncture économique plutôt incertaine, nous continuons notre ascension aussi bien sur le marché local qu'à l'export. Nos ambitions sont infiniment grandes et plus que jamais nous croyons en notre capacité d'être le champion africain des jus de fruits dans les prochaines années. Comme pour 2014 et 2015, nous continuons à investir dans les infrastructures et les lignes de production avec engagement et détermination. En portant un étendard toujours levé, celui de la qualité, de l'innovation et de l'excellence.- NCA-Rouiba est parmi les rares entreprises ayant investi le métier de l'export, bien qu'il soit des plus difficiles en Algérie. Continuez-vous à nourrir cette ambition 'Rouiba champion africain des jus de fruits en 2020, telle est notre vision. Nous travaillons en collaboration avec des cabinets spécialisés à l'élaboration et la mise en ?uvre d'une stratégie de déploiement international concentrée sur le continent africain en ayant pour objectif d'en devenir les leaders dans les cinq prochaines années.Malgré les difficultés logistiques, nous exportons beaucoup vers les pays voisins avec un focus qui s'étale de plus en plus sur la région subsaharienne. La qualité de nos produits et leur diversité nous permettent aujourd'hui de souscrire à des positions intéressantes dans les principaux marchés africains bien que ceux-là soient surtout tirés par les prix. Nous exportons également vers l'Europe et le Canada et dans d'autres parties du monde sachant que nous sommes en phase d'explorer des solutions de proximité tel que le copacking afin d'être plus proches de ces marchés et plus compétitifs.L'Algérie a un rôle central à jouer sur la scène internationale et en particulier en Afrique, et nous en avons toutes les potentialités. A l'instar d'autres pays de l'Afrique du Nord, nous nous devons de faire de l'internationalisation de notre tissu industriel notre axe stratégique de développement.