Algérie

Révision de la constitution et troisième mandat Les allusions de Bouteflika



Après un mutisme qui a tenu en haleine à la fois les partisans et les opposants à un remaniement de la Constitution, qui ouvre la voie à un troisième mandat présidentiel, le président de la République s'est enfin décidé à s'exprimer sur le sujet. Même si les déclarations du chef de l'Etat ne donnent pas d'indices précis sur son engagement personnel ou non en faveur d'un nouveau mandat, elles permettent néanmoins d'ouvrir la voie aux diverses spéculations. Les uns y voient déjà un signe en direction des partisans d'un troisième mandat présidentiel, alors que d'autres attendent des réponses plus claires. Le chef de l'Etat, qui s'était jusque-là abstenu d'aborder cette question, du moins avec les représentants des médias algériens, a indiqué jeudi, dans un entretien accordé à l'agence Reuters, que sa priorité pour le moment est d'achever correctement son deuxième mandat, tout en soulignant que les appels des partis politiques et autres organisations « est une preuve de maturité politique qui le réjouissait ». « Pour l'instant, il s'agit pour moi d'achever correctement mon deuxième mandat en espérant atteindre tous les objectifs que je m'étais fixés et qui faisaient l'objet de mon programme électoral », a-t-il dit. Il précise « que des organisations ou des partis politiques se préoccupent déjà des prochaines élections présidentielles. je n'y vois que la manifestation de l'intérêt que notre population et la classe politique apportent à la vie politique et au devenir de notre pays. C'est une preuve de maturité politique dont je ne peux que me réjouir ». Le président Bouteflika, qui s'était longuement étalé dans cette interview sur plusieurs sujets d'actualité, a en outre affirmé que l'ouverture des frontières algéro-marocaines est « tout à fait envisageable ». En réponse à une question sur ce sujet, le chef de l'Etat a souligné qu'il s'agit là d'un souhait de l'Algérie . Il a néanmoins estimé que la réouverture de la frontière est « liée aux conditions qui ont présidé à sa fermeture », soulignant qu'elle interviendra « lorsque seront levés tous les obstacles qui l'empêchent actuellement». A propos du terrorisme, M. Abdelaziz Bouteflika a estimé que le phénomène a été vaincu malgré les manifestation sporadiques, soulignant dans la foulée que la politique de réconciliation nationale a contribué au rétablissement de la paix et de la sécurité sur l'ensemble du pays. Abordant les missions assignées à l'armée nationale, le chef de l'Etat a expliqué que « l'armée (...) a joué un rôle très important dans la vie de notre pays, tout en respectant le cadre qui lui a été fixé par la Constitution ». Il a précisé également que « ce rôle décroît en importance à mesure que les institutions politiques du pays se renforcent et gagnent en efficacité pour prendre entièrement en charge leurs responsabilités... ». A propos d'informations faisant état de cas de torture, le président de la République a été catégorique, affirmant que si de tels cas venaient à se manifester chez nous, comme ailleurs dans le monde, il ne fait pas de doute qu'ils feraient l'objet de mesures de la plus grande sévérité. Sur le dossier inhérent aux relations algéro-françaises, le président Bouteflika a relevé « des évolutions remarquables » dans différents domaines, soulignant toutefois que ces évolutions n'ont pas encore donné leur pleine mesure. Le chef de l'Etat a précisé dans ce sens qu'en matière de coopération économique, les efforts déployés méritent d'être quelque peu réorientés pour les sortir de la logique purement commerciale et franchir le pas vers un partenariat qu'on ne saurait dissocier d'un accroissement substantiel du flux d'investissement. Concernant l'économie informelle, le président de la République a estimé que ce phénomène est un danger qui menace l'expansion économique. « Ce phénomène existe bien sûr, mais pas au point de constituer un danger pour la stabilité du pays », assure le Président. A ce titre, le premier magistrat du pays a rappelé les mesures d'ordres législatif et réglementaire qui ont été prises pour lutter contre la corruption, le blanchiment, etc. A une question sur le niveau élevé de la dépendance de l'Algérie des hydrocarbures, le président de la République a indiqué que cela « constitue une de nos principales préoccupations ». Il précisera à ce titre que la réduction du niveau de cette dépendance ne peut se faire que par la diversification de l'économie nationale. A propos du secteur privé qu'il qualifie de jeune, le président Bouteflika a indiqué qu'une des orientations « fortes de notre politique est d'encourager aujourd'hui tous les industriels et de promouvoir l'émergence de nouveaux champions économiques », soulignant que l'Etat est « prêt à mettre en oeuvre tout un ensemble d'indications de facilitations à cet égard ». Enfin et au sujet d'un éventuel échec des négociations entre le Front Polisario et le Maroc, le président de la République a estimé qu'il n'est pas dans la nature de la diplomatie d'accepter l'échec. « Je suis certain que les deux parties en présence, le Maroc et le Front Polisario, n'ont pas encore épuisé toutes les possibilités qu'offre la négociation et l'avantage de pouvoir se parler directement sans préconditions, comme l'a demandé de Conseil de sécurité de l'ONU, pour trouver une solution durable au conflit dans le respect de la légalité internationale et du droit imprescriptible du peuple sahraoui de choisir librement son destin ».
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