Algérie

Réunion des ministres de la Défense aujourd'hui: La crise financière s'invite à l'OTAN


Dialogue avec les talibans, crise financière internationale, crise géorgienne et intransigeance russe... Lorsque c'est l'Otan qui entre dans ces sujets, nous ne sommes pas loin d'un véritable bouleversement mondial, où la paix ne dépendra peut-être plus des guerres.

Ce n'est pas banal d'entendre le porte-parole de l'Otan, le Canadien James Appathuraï parler, lors de la conférence qu'il a animée, hier après-midi au siège de l'Organisation, de crise financière internationale, de possible dialogue avec les talibans d'Afghanistan, de déficit d'effectifs et moyens militaires...

Venu briefer les journalistes sur la réunion des ministres de la Défense de l'Otan qui se tiendra à Budapest (Hongrie), jeudi et vendredi prochains, le porte-parole a répondu avec une certaine franchise aux journalistes, des difficultés de l'Organisation transatlantique à mener ses objectifs dans le nouveau contexte international.

«La crise financière internationale aura, certainement, des répercussions sur les politiques de l'Otan», a-t-il résumé. Il a reconnu que les budgets nationaux des Etats membres seront revus sous l'angle des effets de la crise et, par conséquent, ceux des défenses nationales subiront plus de rigueur. Cette crise arrive au moment même où l'Otan s'attribue de nouvelles missions d'ordre militaire et civil, en Afghanistan par exemple. «Les ministres examineront, vendredi à Budapest, d'une part de nouveaux appuis à la force internationale sous commandement de l'Otan en Afghanistan (FIAS) pour l'organisation des élections, et d'autre part son aide à la lutte contre le trafic de drogue», a-t-il expliqué.

Par ailleurs, les ministres feront le point sur les progrès du Plan stratégique, en particulier le renforcement des besoins de FIAS en instructeurs et formateurs pour le compte de l'armée afghane. Cette armée que l'Otan estime devoir atteindre en effectifs jusqu'à 122.000 hommes.

Dans ce sens, la crise financière planera sur la réunion dont l'ordre du jour contient l'étude des moyens d'obtenir des alliés, de nouveaux appuis financiers et matériels. De plus, la question de la «transformation de la défense», inscrite également à l'ordre du jour, sera plus complexe à préciser puisqu'elle concerne «l'augmentation des pourcentages de redéploiement et de soutien des opérations militaires».

Le porte-parole a déclaré que l'Otan souhaitait «dépasser les 40% des forces déployées sur le terrain et les 8% réservés au soutien logistique.» Toutes ces questions dépendent, évidemment de l'apport en hommes, matériels et fiances de chaque Etat membre aux forces communes de l'Organisation.

La deuxième observation tient au langage inhabituel de l'Otan vis-à-vis des talibans. «L'Otan n'a jamais déclaré qu'il faut la seule solution militaire, en Afghanistan», affirme le conférencier, avant d'ajouter «que c'est un nouvel élément politique voulu par l'Afghanistan et étudié par la communauté internationale.» Et de préciser: «ce n'est pas à l'Otan de le dire - le dialogue avec les talibans- si c'est le gouvernement afghan qui le désire, nous le soutiendrons.»

Sur un autre chapitre, la conférence a abordé l'évolution des rapports Otan-Russie sur les questions géorgienne et ukrainienne. Là, la position de l'Otan en ce qui concerne la Géorgie, demeure inchangée, puisqu'elle estime que les deux provinces d'Abkhazie et d'Ossétie du sud, font partie du territoire géorgien. Pour l'heure, l'aide qu'assure l'Alliance à la Géorgie se résume en des conseils et n'est pas d'ordre militaire ou matérielle, a expliqué en substance le conférencier.

Quant à l'entrée de l'Ukraine dans l'Organisation, les Alliés sont divisés sur la question. Si les USA sont pressés d'accueillir l'Ukraine, la France et l'Allemagne, par exemple, jugent que ce n'est pas le moment. La chancelière allemande, Angela Merkel, a déclaré, jeudi dernier lors de sa visite à Saint-Pétersbourg que les candidatures de l'Ukraine et de la Géorgie sont prématurées».

D'une manière générale, la situation entre Otan-Russie est si compliquée qu'il n'est pas, toujours selon M. James Appathuraï, possible de continuer le dialogue, mais que la liberté est laissée à chaque membre d'évaluer la situation. Ici, il faut rappeler que toutes les décisions et actes de l'Otan sont pris à l'unanimité de ses 26 membres effectifs. Notons enfin, que l'Albanie et la Croatie assisteront à la réunion de Budapest en tant qu'invités.




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