Algérie - Revue de Presse

Restitution des terres agricoles à Bejaia



Le problème de l’heure Les habitants du village d’Ighil Oumsed de la commune de Chellata (daïra d’Akbou, wilaya de Bejaïa) ont occupé à plusieurs reprises la RN26 pour revendiquer les terres considérées être celles de leurs ‘ancêtres’ «et dont ils ont été dépossédés par les colons lors de l’insurrection de 1871, au profit de la famille Ben Ali Cherif». «Non à la maffia du foncier», «Crime écologique», autant d’expressions portées à l’endroit de ce que les services de la wilaya de Bejaia appellent «restitution des propriétés terriennes». Une restitution très contestée qui n’a pas fini de provoquer des remous dans la région. Les villageois concernés ont, en outre, appelé le président de la République à dépêcher une commission d’enquête «pour faire la lumière sur cette affaire du foncier». Cette énième action de protestation des habitants d’Ighil Oumsed a, par ailleurs, fait réagir le président de l’Assemblée populaire de wilaya de Bejaïa qui a rendu publique une déclaration marquant sa «solidarité avec les protestataires dans leur action pacifique», tout en fustigeant cette «étrange perpétuation des pratiques coloniales». «Devant la dilapidation tumorale de ces terres, les plus fertiles de notre région, qu’entreprennent une multitude de barons au grand jour, nous alertons et mettons en garde toutes les autorités du pays contre tout développement et exigeons l’annulation immédiate de cette indue restitution», écrit le P/APW. Rappelons que ces terres, nationalisées après l’indépendance, sont devenues des domaines autogérés, puis domaines agricoles socialistes. Le fait qu’elles soient restituées à leurs propriétaires, «des notables de l’époque coloniale», comme l’affirme l’APW, a soulevé la colère des villageois qui, outre le risque de probables lancements de projets immobiliers sur ces terres agricoles, estiment qu’elles leur reviennent de droit. Le problème de dilapidation du foncier agricole n’est pas propre à la région d’Akbou. Il se pose également au niveau de plusieurs communes de la wilaya de Bejaïa où des promotions immobilières ont vu le jour sur des superficies agricoles. Des vergers entiers ont ainsi été remplacés par des hôtels et des villages touristiques où le moindre petit appartement coûte des sommes faramineuses. Il y a quelque temps seulement, des agriculteurs installés en coopérative au niveau de la zone de Sidi Ali Lebhar, dans la commune de Bejaïa, se sont soulevés contre le projet de construction de ce qui est appelé la «nouvelle ville de Bejaïa», implanté sur une bande agricole en pleine exploitation. Malheureusement, un tel projet a bel et bien été lancé sur une partie de ce site, empiétant sur des terres à grand potentiel agricole. Par ailleurs, sur la côte Est, plusieurs hectares de terres ont été dilapidés de la sorte, et d’autres, notamment dans la région de Souk El Tenine où des terres agricoles sont depuis des années en jachère, attendent d’être attribués, probablement à des promoteurs, comme le pensent les habitants de cette ville balnéaire. En l’an 2000, le FFS a rendu public le «Livre noir du foncier», document à travers lequel ce parti avait cité nommément ceux qui ont bénéficié de terres agricoles au dinar symbolique et qui, une fois les terres acquises, les ont détournées de leur vocation initiale en y érigeant de somptueuses villas. Le FFS avait même promis à cette époque un deuxième tome concernant ce problème qui n’a cependant pas encore vu le jour. Ali Karimou
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)