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Repère
Des soldats de l'Armée nationale populaire (ANP) sont tombés dans une embuscade meurtrière à Iboudrarène (Tizi Ouzou). Le bilan est lourd. Cela fait longtemps que les forces de sécurité n'ont pas vécu un tel drame. Mais en Kabylie, cette région du pays qui souffre encore des affres du terrorisme, où les groupes armés s'y cachent et circulent, on peut dire que ce genre de drames peut survenir à tout moment. Certainement, l'embuscade a été facilitée, comme le rapportent des témoignages et des experts, par la mégarde de la faction de l'ANP. Les terroristes donc s'en sont pris à une cible facile. Cela ne peut pas être un plan d'attaque préparé de longue de date, mais rendu possible par la présence de soldats dans la région à l'occasion du dernier scrutin présidentiel.Au-delà des défaillances enregistrées, pourquoi les groupes armés continuent-ils à sévir dans cette région de l'Algérie ' Première réponse : la difficulté du relief forestier et montagneux de la Kabylie qui rend complexe la lutte contre le terrorisme. Bien qu'elles soient une réalité, les spécificités géographiques ne peuvent expliquer à elles seules la persistance du phénomène du terrorisme dans la région. Prenons le cas de Sidi Ali Bounab, proclamé zone libérée par les terroristes dans les années 1990, presque entièrement pacifié depuis quelques années déjà. Point de kidnapping ni d'attentat spectaculaire. Deuxième réponse : si on reprenait les archives de la presse, on retrouverait que certains responsables justifient la persistance du terrorisme par le manque de coopération des populations. C'est faux.L'argument est farfelu. N'allons pas plus loin, selon des témoignages, les terroristes ayant perpétré le carnage d'avant-hier à Iboudrarène ont été aperçus, avant leur forfait, par les habitants de la région et les autorités, indiquent les mêmes sources, ont bel et bien été informées.A-t-on sous-estimé les renseignements livrés par les citoyens, ou a-t-on laissé faire en négligeant les capacités de nuire du groupe en question ' Ce n'est pas la première fois que cela arrive : dans un reportage réalisé par El Watan, ? en 2008, dans l'axe Zemouri (Boumerdès)-Lakhdaria (Bouira)-Sidi Ali Bouneb (dans sa partie située dans la wilaya de Tizi Ouzou) ?, des GLD de la région avouaient que dans les années qui ont suivi l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, ils ne cessaient pas d'obtenir des renseignements, qu'ils transmettaient à qui de droit, sur le mouvement de certains groupes terroristes dans la région, la réponse a été souvent celle-ci : ce sont des membres des groupes armés qui s'apprêteraient à se rendre. Mais la réalité était tout autre. Les terroristes planifiaient des attentats contre des patriotes et informateurs des services de sécurité.Le renseignement dans la guerre contre le terrorisme n'a jamais pu faire défaut. C'est vrai que les services de sécurité ont mené des opérations ponctuelles, efficaces, qui ont abouti à l'élimination de plusieurs groupes de terroristes et de leurs «émirs». Il faut dire toutefois que l'apport des groupes de patriotes et des GLD mis sur le carreau depuis l'arrivée du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, se fait vraiment sentir. L'interrogation qui revient en revanche ces derniers temps : pourquoi hésite-t-on à donner l'assaut final pour sécuriser définitivement une région ruinée par une situation d'insécurité, d'assassinats et de kidnappings qui n'a que trop duré 'L'enjeu sécuritaire en Kabylie est-il si négligeable qu'on s'y intéresse si peu ' L'intervention des forces de l'armée, il y a deux ans, sur le champ gazier de Tiguentourine à In Amenas, démontre que les moyens existent pour peu que la volonté suive. Sauf si la sécurité dans la région de Kabylie ne représente pas, aux yeux des responsables, une inquiétude particulière, ou le niveau de violence qui y est paraît tolérable !







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